Paris : Le ticket de métro en papier, c’est fini ! Retour sur son histoire
Les carnets (ou à l'unité) de tickets t+ ne sont plus en vente dans les automates d’une centaine de stations à Paris, une fin globale de commercialisation prévue en mars 2022.
C’est une sorte de révolution pour de très nombreux usagers, touristes qui empruntent le métro parisien. En effet, depuis le 14 octobre 2021, la première étape de la fin de la commercialisation des fameux tickets de métro t+ a débuté.
Dans un premier temps, ce sont les automates d’une centaine de stations qui sont désactivés. Puis en janvier prochain, 176 stations supplémentaires seront concernées par la fin de cette vente. Enfin au mois de mars 2022, plus aucun carnet ne sera vendu dans aucune station de métro.
Pour les touristes et personnes de passage dans la capitale, les Parisiens ne l’empruntant pas assez souvent, une carte de 2 euros pourra être créditée du nombre de tickets souhaité, à une borne.
Retour sur un petit bout de papier qui a une longue histoire !
Un ticket né avec le XXè siècle
En effet, dès l’inauguration de la première ligne de métropolitain en juillet 1900, ola Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) propose trois tarifs avec des tickets vendus à l’unité ou en carnet. Des tarifs qui varient avec une couleur : rose pour les premières classes (20 centimes), vert pour les allers et retours vendus (20 centimes également) et crème pour les deuxièmes classes (15 centimes).
En 1920, 10 lignes de métro ont fleuri, et le prix du ticket connaît sa première augmentation, de 5 centimes.
1925 voit l’instauration d’un “alphabet tarifaire” visant à anticiper les augmentations tarifaires. Ainsi, dès cette année, toute modification du système tarifaire est matérialisé par une lettre; et ce système durera jusqu’à 1970.
Entre temps, le cap du milliard de voyages dans une année aura été franchi en 1941, pour atteindre 1,5 milliard en 1945 (record absolu, toujours à ce jour).
Années 1970 : la technologie entre en piste
Le début des “seventies” marque la généralisation de la bande magnétique sur les tickets. L’installation de composteurs automatiques suit à l’automne 1973, et avec elle le métier de poinçonneur si joliment célébré par Serge Gainsbourg disparaît.
La Carte Orange naît en 1975. Avec un prix fixe, l’accès est illimité à tous les moyens de transport de la région Île-de-France pendant une période donnée. Le tarif première classe est supprimé en 1991.
Une dématérialisation à l’orée du nouveau millénaire
2001 : nouveau millénaire, début de la dématérialisation. Le Pass Navigo est lancé, avec une extension aux porteurs de la Carte Intégrale, de la Carte Imagine’R et de la Carte Orange.
Le ticket quant à lui passe à la couleur violine et devient Ticket T au 1er janvier 2003. Il permet de faire un trajet en métro, bus et aussi RER. À l’été de la même année, son tarif atteint le seuil symbolique de 1 euro sur les 16 lignes et 211 km de voies (hors RER).
Le Ticket t+ voit le jour en 2007, et vient en lieu et place du Ticket T. Seulement en 2019, la mise en place de Navigo Easy sonne le glas du rectangle de carton pour le tout-dématérialisé. La fin de plus d’un siècle d’histoire. Quoi qu’il en soit, la nostalgie ne fait pas trop le poids face au demi-milliard de tickets imprimés chaque année. Les trottoirs parisiens, quant à eux voient sa fin d’un très bon œil.