Paris : de la prison ferme pour trois pompiers jugés pour des faits de bizutage
Mardi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné trois pompiers à de la prison ferme et sept autres à du sursis pour des faits de bizutage commis sur deux recrues en mai 2012.
“L’affaire du bizutage” s’est conclue avec une culpabilité reconnue pour l’ensemble des accusés. Mardi, le tribunal correctionnel de Paris a ainsi condamné à de la prison dix anciens gymnastes de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).
Dans le détail, fourni par nos confrères de Libération, trois pompiers jugés pour “agression sexuelle en réunion” ont écopé de six mois ferme pour l’un et de quatre mois ferme pour les deux autres. Les sept autres soldats du feu mis en cause, accusés de ” violences volontaires en réunion” ou de “non-empêchement d’un délit”, ont pour leur part été condamnés à du sursis.
Deux recrues bizutées en mai 2012 par des gymnastes de la BSPP
Les faits remontent au 6 mai 2012, sur le trajet retour d’un bus Colmar-Paris. Maxime B. jeune recrue alors âgée de 21 ans, avait été bousculée de siège en siège pour finalement atterrir dans le “Bronx”, soit une zone de l’arrière du bus réservée aux gymnastes les plus expérimentés de la BSPP.
On lui avait ensuite brutalement arraché son caleçon avant de le claquer, de le pincer et de le mordre aux fesses. Il avait également reçu un coup de genou au niveau de l’arcade sourcilière. Jérémy D., 23 ans à l’époque, avait quant à lui connu un traitement similaire à hauteur des fesses avant que du baume de tigre ne lui appliqué sur ses plaies et son anus. Anus dans lequel aura été inséré le goulot d’une bouteille en plastique. Alors qu’il était sur le dos et maintenu par les bras et les jambes, des “anciens” avaient aussi frotté leurs fesses sur son visage, tiré sur ses testicules et arraché plusieurs de ses poils pubiens.
Une “tradition” présentée comme “une source de respect et de fierté”
Lors de l’instruction, quatre pompiers visés par des accusations de “violences volontaires en réunion” avaient reconnu les faits, avant de confirmer leurs dires durant le procès. La majorité des prévenus ont parlé d’une “tradition” née avec la création, en 1919, de cette section d’élite.
“Cette pratique du ‘chahutage’ est destinée à mettre à l’honneur un jeune sapeur-pompier et à finaliser son intégration totale dans le collectif. C’est une source de respect et de fierté”, a ainsi déclaré l’un des pompiers incriminés. Un autre a indiqué que “le bizutage n’est jamais une partie de plaisir, on y passe tous. Plus la recrue est appréciée, plus son passage dans le Bronx va être long. C’est un peu ‘qui aime bien châtie bien'”, avant de reconnaître que “cette fois-ci, c’est vrai que ça a dégénéré.”