Paris : des braqueurs condamnés 23 ans après les faits, mais dispensés de prison
Vendredi, deux braqueurs ont chacun été condamnés à 5 ans de prison totalement assortis du sursis pour des faits remontant au 10 juillet 1994. La justice aura ainsi décidé de ne pas briser la vie que les prévenus s'étaient depuis construite.
Le 19 juillet 1994, l’agence de la banque Inchauspé située rue Saint-Augustin à Paris était victime d’un braquage, celui-ci l’ayant délestée de 15,3 millions de francs soient environ 3,2 millions d’euros. Des extraits de mégots retrouvés au pied des coffres auront permis d’identifier deux individus suspectés d’avoir participé à ce vol.
23 ans après les faits, Mohamed A., 58 ans et Patrick M., 70 ans, ont comparu devant la justice. Vendredi, cette dernière les a condamnés chacun à 5 ans de prison, des peines entièrement assorties du sursis, alors que le réquisitoire du ministère public réclamait 12 ans de réclusion criminelle pour Mohamed A. et 10 ans pour Patrick M., deux hommes qui ont toujours nié avoir été du braquage.
Braquage d’une banque en 1994 : les prévenus ont toujours nié
Citée par 20minutes.fr, l’ex-figure du banditisme français Mohamed A. avait déclaré avant le délibéré : “J’ai payé pour ce que j’ai fait, je ne veux pas payer pour ce que je n’ai pas fait”. Et l’ancien braqueur Patrick M. d’avoir tout simplement indiqué : “Je ne faisais pas partie des malfaiteurs qui ont attaqué la banque Inchauspé”.
Des démentis qui n’ont pas convaincu la cour, au contraire des vies que les prévenus s’étaient depuis construites. Il y a sept ans, Mohamed A. s’est ainsi lancé dans la réinsertion des détenus tout en consacrant du temps à son fils, quand Patrick ., quasiment à moitié sourd, souhaite désormais pouvoir “profiter” de sa petite-fille.
Pas de prison, mais de lourdes sommes à rembourser
Me Philippe Sarda, l’un des avocats de Mohamed A., a estimé que condamner ces prévenus 23 ans plus tard, c’est “pulvériser tout ce qu’ils ont construit, une peine de mort sociale”. L’avocate générale a quant à elle signifié que “s’ils continuent à nier l’évidence, c’est qu’ils y trouvent un intérêt : ils n’ont pas à s’expliquer sur l’argent”, ni sur “le calvaire” du cambiste séquestré la veille du braquage.
Cette victime recevra toutefois, sur décision du tribunal et de la part des prévenus, quelque 25.000 euros de dommages et intérêts, et Mohamed A. et Patrick M. de devoir également verser 2,3 millions d’euros à la banque volée.