Les parents de Serena devenue autiste seront jugés aux assises
En octobre 2013, un garagiste découvrait une fillette enfermée dans un coffre de voiture. Les parents de l'enfant seront finalement jugés pour violences habituelles sur mineure aux assisses.
Cette découverte avait suscité l’émoi en Corrèze, mais aussi dans toute la France, lorsqu’en octobre 2013, un garagiste avait découvert une fillette, visiblement maltraitée, dans le coffre d’une voiture que sa maman avait déposé. Les médecins avaient conclu que les privations dont l’enfant, prénommée Serena, avait été victime l’avait amenée à souffrir d’autisme. Face au rapport des médecins, c’est finalement aux assises que seront jugés les parents pour “violences habituelles sur mineure de moins de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente“.
Retrouvée nue, sale et maltraitée
Pour le procureur de la République de Brive, les faits reprochés aux parents sont suffisamment graves pour justifier une réclusion criminelle devant la cour d’assises. Les médecins ont constaté que Serena était nue dans le coffre de la voiture, sale, en état de déshydratation et souffrant d’une carence manifeste de soins. Les médecins ont par ailleurs conclu que les mauvais traitements infligés à l’enfant sont à l’origine de l’apparition d’autisme chez la fillette.
Pour les médecins : “la sphère de la communication et notamment de la communication verbale était gravement altérée. Le langage comportait des sons sommaires qui n’étaient pas adressés à autrui sauf, à des moments privilégiés, à son assistante maternelle“. Les experts ajoutent par ailleurs qu’ “il pouvait être considéré que les conditions dans lesquelles elle avait été enfermée dans l’obscurité et sans contact avec les personnes environnantes avaient entraîné une désorganisation précoce des récepteurs, et que, passé ce stade, les altérations prenaient un caractère définitif“. Les médecins ont constaté que Serena, malgré ses quatre ans, avait un “développement réel de trois ans sur le plan postural et de 18 mois pour les coordinations“. Pour les experts, la fillette souffrira donc d’une “incapacité permanente qui sera certainement importante“. Même si les médecins n’ont pas remarqué de traces de violences physiques, il leur est difficile d’évaluer quel sera le degré d’incapacité définitif dont souffrira Serena.
La mère élevait normalement ses trois premiers enfants
La mère de l’enfant est particulièrement visée par la procédure. En effet, Rose, sa maman, avait expliqué, lors d’une interview à la télévision qu’elle avait donné naissance seule à sa fille fin 2011 et avait gardé secret sa grossesse et cette naissance, y compris auprès de son mari.
Cyniquement, la maman expliquait à l’époque “C’est un bébé qui a vécu dans ma maison, dans une pièce où personne n’allait. Pour moi, je ne l’ai jamais maltraitée, je ne pouvais pas m’en occuper comme je me suis occupée de mes trois premiers enfants, mais j’ai essayé de la maintenir en vie“.