Paracétamol : la France va relocaliser sa production en Isère
Suite à la pandémie, le gouvernement avait annoncé vouloir réduire sa dépendance aux exportations de médicaments. Une première usine devrait ouvrir ses portes dès 2023.
La nouvelle avait été apprise avec stupeur par de nombreux Français à la suite de la première vague de Covid-19. Depuis de nombreuses années, la France dépend entièrement des exportations pour se fournir en médicaments de base et la production des principes actifs qui servent à leur fabrication.
Le gouvernement avait annoncé au sortir du premier confinement vouloir relocaliser une partie de cette production afin de se prémunir de toute pénurie lorsque la demande mondiale explose. Une première étape devrait être franchie dès 2023 avec l’ouverture d’une usine de production de paracétamol dans le département de l’Isère.
10.000 tonnes par an produites en France
Ce sont nos confrères d’Europe 1 qui relaient l’information. Selon Gildas Barreyre, directeur énergie et affaires publiques de l’entreprise Seqens spécialisée dans la production de principes actifs, c’est la ville de Roussillon (38) qui devrait accueillir cette usine.
Comme un symbole, l’unité de production qui devrait sortir de terre d’ici 2023 sera installée à quelques encablures de l’ancienne usine Rhodia, elle-même spécialisée dans la production de paracétamol et qui a fermé ses portes en 2008.
À terme, l’usine devrait produire un milliard de boîtes de paracétamol par an, soit 10 000 tonnes qui serviront à alimenter l’Hexagone et le marché européen. Le projet est estimé à 100 millions d’euros (dont un tiers financé par l’État) et devrait permettre la création de 130 emplois directs et indirects.
L’Inde et la Chine monopolisent le secteur
L’enjeu principal de cette unité de production est de permettre à la France de retrouver une certaine souveraineté en ce qui concerne le secteur stratégique de la production de médicaments de base.
L’autre enjeu est également de développer des méthodes de production automatisées permettant de garder une certaine compétitivité en matière de coûts de production par rapport à l’Inde et la Chine qui sont aujourd’hui les deux pays qui assurent la majorité de la production mondiale de paracétamol.