Paquet neutre : nouvelle mobilisation des buralistes
Le paquet de cigarettes neutre fait encore l'objet d'une mobilisation des buralistes. Lundi, dans 5 villes françaises, ils vont une nouvelle fois tenter de se faire entendre par la Ministre de la Santé.
Nantes, Toulouse, Lyon, Marseille, Paris. A 18h30 ce jour, la Confédération des buralistes tient congrès dans ces 5 villes, réunions relayées par visioconférence. Le but ? S’opposer une nouvelle au projet de paquet neutre, défendu par Marisol Touraine, ministre de la Santé et des Affaires sociales.
Pour le moment, ce dispositif, mis en place en Australie pour la première fois en 2012, est examiné en deuxième lecture par l’Assemblée nationale. La ministre souhaite l’ajouter à nouveau au projet de loi Santé.
Le projet avait été supprimé par le Sénat
Pourtant, le Sénat, majoritairement à droite, avait supprimé cette création en septembre dernier par 228 voix contre, et 16 pour. A l’issue du vote, Richard Yung, Sénateur représentant les Français établis hors de France déclarait que “le paquet neutre anonymise le paquet de tabac, et ce faisant porte atteinte à la marque, et donc à la propriété industrielle”.
Mais Mme Touraine ne baissait pas les bras, annonçant derechef que le projet serait à nouveau soumis à l’Assemblée nationale. Elle rappelait alors que la lutte contre le tabagisme “nécessite que l’on prenne des mesures fortes et audacieuses. Le paquet neutre est un élément d’une stratégie d’ensemble, qui passe de l’interdiction de fumer dans les lieux publics à la lutte contre les trafics”.
Le paquet neutre dès mai 2016 ?
La ministre souhaite que le dispositif soit obligatoire dès le printemps de l’année prochaine. Sans marque écrite ni figurée par un dessin, ou un logo, il devrait arborer une couleur unique (en France, on parle du vert) et faire grande place aux messages et photos chocs.
Les buralistes craignent également qu’une nouvelle hausse soit appliquée au prix du tabac. Il y a quelques jours, un amendement de la députée PS Michèle Delaunay qui visait à instaurer une hausse d’1 euro avait été rejeté par les députés. Michel Sapin, ministre des Finances, avait alors souligné : “On ne peut pas taper sur les deux tableaux”. Entre les lignes, cela ne pouvait que signifier : oui au paquet neutre, non à l’augmentation du prix du tabac.