Comment un singe de type King Kong a disparu de la Terre
Le Gigantopithecus blacki, popularisé dans la fiction sous le nom de King Kong, a bel et bien existé. Mais on sait aujourd'hui pourquoi il a disparu de la surface de la Terre il y a 100.000 ans.
Pour les scientifiques, il se nomme Gigantopithecus blacki et il est le plus représentant de la famille des grands singes. Celui dont la fiction s’est emparé pour en faire un King Kong effrayant, il se trouve encore quelques “scientifiques” pour penser qu’il existe encore dans quelques endroits reculés du globe.
Mais il est communément admis qu’il a bel et bien disparu il y a 100.000 ans, ayant sans doute partagé son habitat avec des humains. Comment l’espèce s’est-elle éteinte ? Des chercheurs se sont penchés sur son régime alimentaire.
Le gigantopithèque, jusqu’à 3 mètres de haut
Ce très grand singe pouvait mesurer jusqu’à 3 mètres de haut, et peser 500 kilos. Et pourtant, il est encore entouré de mystère puisqu’à part quelques mâchoires inférieures et malgré “des centaines, voire des milliers de dents isolées”, les chercheurs ne disposent pas d’autres restes. Hervé Bocherens, biogéologue et co-auteur d’une étude publiée par la revue Quaternary International, estime même que “c’est clairement insuffisant pour dire si l’animal était bipède ou quadrupède ou même imaginer ses proportions”.
Un régime alimentaire fatal
Si même son apparence fait encore l’objet de débats, son régime alimentaire donnait aussi lieu à controverses. Etait-il carnivore, en partie carnivore ou encore, se nourrissait-il de bambous ? Pour avoir étudié à la loupe les isotopes des carbones présents sur l’émail des dents retrouvées, le Pr Bocherens en est certain : “Gigantopithecus était un végétarien exclusif, mais ne se spécialisait pas dans les bambous”.
Vivant dans un habitat de type forestier, le grand singe n’aurait pas survécu aux changements de celui-ci. Car pendant le Pléistocène, période qui s’est étalée de 2,58 millions d’années à 9.600 ans avant notre ère, nombre de forêts se sont transformées en savane. De fait, conclut Hervé Bocherens, “il n’y avait juste pas assez de réserves de nourriture pour le singe géant”. King Kong, qui “en raison de sa taille, avait sûrement besoin d’une grande quantité de nourriture”, devrait donc son extinction à son inadaptation aux changements de son environnement.