L’Assemblée nationale dit oui pour un OS souverain
Mercredi, le projet de loi d'un système d'exploitation exclusivement français a été adopté par l'Assemblée nationale. Une proposition qui n'a pas manqué de faire sourire voire plus sur la toile.
Alors qu’il y a quelques jours, on apprenait que Microsoft détenait le système d’exploitation le plus utilisé dans le monde mais pas forcément celui qu’il désirerait, un surprenant concurrent pourrait bien venir lui chatouiller les mollets. Mercredi, un amendement visant à permettre la création d’un OS 100% Français a ainsi été adopté à l’Assemblée nationale.
L’apparent objectif de ce projet, comme nous le relatent nos confrères de Begeek.fr : garantir une meilleure sécurité des internautes de l’Hexagone. C’est la députée socialiste et ex-ministre de l’Écologie Dephine Batho qui a porté la proposition, en invoquant la préservation de la « souveraineté numérique » face à la collecte de données personnelles opérée par Google, Apple ou Microsoft, pour ne citer que les acteurs majeurs des internets.
Les députés votent en faveur d’un OS 100% Français
Et Mme Batho d’avoir en effet indiqué que « le cyberespace est dominé par des oligopoles soumis à un droit étranger, à une souveraineté étrangère ». On apprend donc que les députés ont validé la création d’un « commissariat à la souveraineté numérique rattaché aux services du Premier ministre ». Ce commissariat est appelé à constituer un rapport sur le sujet de la souveraineté numérique, de même que sur la « mise en place, sous l’égide de ce Commissariat, d’un système d’exploitation souverain et de protocoles de chiffrement des données ».
Une idée « ridicule »
Et si l’on nous rapporte un certain nombre de moqueries d’internautes consécutivement à la nouvelle de cette adoption, des responsables se sont également illustrés par des commentaires défavorables à l’amendement. L’ambassadeur numérique de la France à Bruxelles Gilles Babinet a par exemple eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du projet : « L’idée d’un OS souverain est ridicule et ne fait que révéler l’incompétence de ses initiateurs ».
La secrétaire d’État chargée du Numérique Axelle Lemaire ne croit pas, pour sa part, « à la possibilité d’un système d’exploitation souverain, qui serait peu opérant » selon elle.