Orques et dauphins détenus en France : leur reproduction est désormais interdite
Un arrêté paru samedi au Journal officiel interdit désormais la reproduction des orques et dauphins en captivité en France, une décision appelée à signer, à terme, la fin de la captivité de ces animaux dans l'Hexagone.
Si les discussions autour de ce texte s’observaient depuis maintenant plusieurs longs mois, sa validation dans le cadre d’un arrêté défini samedi au Journal officiel a surpris et pas forcément en bien. A ainsi été annoncée l’interdiction de faire se reproduire les orques et les dauphins détenus en France.
Nos confrères du Monde rapportent que la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer Ségolène Royal a pris au dépourvu les associations de protection animale et les professionnels du milieu (ces derniers apparaissant « stupéfaits » et « en colère ») en incluant cette disposition dans l’arrêté à la dernière minute.
Reproduction interdite des dauphins : la surprise de Royal
Le texte original prévoyait de demander aux parcs renfermant des orques et des dauphins d’appliquer des mesures visant à « garantir [le] bien-être » de ces animaux. Il était notamment question d’imposer la fin de la reproduction de quatre orques au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes).
Sauf que le récent arrêté élargit cette interdiction à quelque trente grands dauphins. Dans un communiqué de presse daté de mercredi, Mme Royal avait pourtant indiqué que la reproduction de ces Cétacés allait être « étroitement contrôlée » et « si la configuration et la taille des bassins le permettent ».
Des professionnels songent à attaquer l’arrêté
Les réactions à la publication de cet arrêté sont diverses. Christophe Marie, le porte-parole de la Fondation Brigitte-Bardot, accueille par exemple ce texte avec une certaine joie : « Ségolène Royal n’a pas été constante quant à la protection animale. Mais sur ce cas précis, elle a fait preuve de courage et a contribué à améliorer les conditions de vie des animaux ».
Rodolphe Delord, à la tête de l’Association française des parcs zoologiques et du zoo de Beauval (Loir-et-Cher), dénonce quant à lui une mesure dénuée de sens : « Nous ne comprenons pas cette décision, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation On avait obtenu un arrêté de très haut niveau avec des avancées. Mais l’interdiction de la reproduction va à l’encontre du bien-être animal car ces animaux sont faits pour se reproduire. Et vous imaginez dans quel état se trouve le personnel qui travaille avec eux ? »
M. Delord, qui avait participé à l’écriture du texte, affirme que « les parcs feront le strict minimum sur l’amélioration de leurs bassins. On ne peut pas leur demander à la fois de faire des travaux, des investissements importants, et à la fois d’arrêter leur activité ». Il envisage par ailleurs d’« attaquer l’arrêté ».