Optimisation du diagnostic et traitement du TDAH chez l’enfant : les nouvelles directives de la HAS
En 2015, la Haute Autorité de Santé a émis pour la première fois des recommandations pour améliorer l'identification des enfants atteints de troubles de l'attention. Quels progrès avons-nous réalisés depuis lors ?
Tl;dr
- La Haute autorité de santé (HAS) publie des recommandations pour le diagnostic précoce du TDAH.
- La HAS suggère des interventions non médicamenteuses comme première approche de traitement.
- La HAS appelle à étendre les compétences de prescription à d’autres médecins.
La HAS promeut un diagnostic précoce du TDAH
En 2015, la Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en lumière la nécessité d’un meilleur repérage des enfants souffrant de troubles de l’attention. Neuf ans plus tard, face à l’urgence de cette problématique, la HAS publie une liste de recommandations pour améliorer et accélérer leur prise en charge.
Une réalité souvent niée
Longtemps, le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) a été une « réalité souvent niée » selon Christine Gétin, directrice de l’association HyperSupers – TDAH France. Les enfants atteints étaient perçus comme des enfants agités, mal éduqués, sans véritable reconnaissance médicale.
Aujourd’hui, il est reconnu comme un trouble du neurodéveloppement avec une prévalence estimée à 5% chez les enfants dans le monde. La gravité de cette situation rend nécessaire une prise en charge rapide et efficace.
#Communiqué | #TDAH de l’enfant et adolescent : la HAS publie des recommandations pour améliorer le diagnostic et la prise en charge
➕ Elle appelle à former plus de professionnels pour réduire les délais de prise en charge
👉 https://t.co/toHfh7mwZt pic.twitter.com/d4JIDZzhrH— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) September 23, 2024
Diagnostic et traitement : des recommandations plus claires
Pour améliorer la prise en charge du TDAH, la HAS préconise une procédure de diagnostic plus précise, basée sur un entretien avec l’enfant et ses parents, un examen clinique et un recueil d’informations de l’entourage. Il s’agit d’un véritable pas en avant pour établir un diagnostic médical cadré.
En termes de traitement, la HAS promeut des interventions « non médicamenteuses » telles que la psychoéducation. Selon elle, la reconnaissance et la compréhension des difficultés de l’enfant ont un impact positif sur sa qualité de vie. En complément, un traitement médicamenteux peut être prescrit si nécessaire.
Élargir l’accès au traitement
En France, la seule molécule disponible pour le traitement du TDAH chez l’enfant est le méthylphénidate. Cependant, seuls les pédiatres, psychiatres et neurologues pour enfants sont autorisés à initier un tel traitement. Face à une répartition inégale de ces professionnels sur le territoire, la HAS appelle à étendre ces compétences à d’autres médecins (généralistes notamment) via une formation structurée et diplômante.
En conclusion, le défi est de taille face à une situation où le délai moyen avant le bon diagnostic est estimé entre 3 et 6 ans. Affronter ce défi nécessite une collaboration étroite entre les familles, les professionnels de la santé et les pouvoirs publics.