Opéré pour un allongement de son pénis, il ne peut désormais plus avoir de relations sexuelles
Un jeune homme s'étant fait opérer pour un allongement de son pénis porte aujourd'hui plainte au civil et au pénal contre son chirurgien parisien, lequel est ainsi notamment poursuivi pour risques causés à autrui, tromperie et blessures involontaires.
Les faits remontent à 2013. Complexé par la taille de son pénis, Sébastien, alors âgé de 24 ans, consulte un chirurgien plasticien réputé. Il est décidé de deux opérations chirurgicales successives, la première étant censée intervenir le 25 novembre de la même année et la seconde, en juin 2014.
Des interventions qui vont provoquer une fâcheuse conséquence, soit un rétrécissement de la base de la verge. Pour remédier à ce problème, le chirurgien parisien propose à son patient de lui réaliser, et ce sans frais supplémentaire, une injection d’acide hyaluronique très pratiquée dans le cadre de la chirurgie esthétique.
Un chirurgien poursuivi pour avoir “totalement détruit” le pénis d’un patient
Cité par Le Parisien, Sébastien raconte les effets indésirables de cette injection qui devait pourtant le soulager : “Mon pénis est devenu très douloureux avec un sentiment de brûlure intense. Des boules sont apparues et mes érections étaient de plus en plus inutilisables. J’ai aussi commencé à perdre des morceaux de peau.”
Le jeune homme part aux urgences où il est redirigé vers son chirurgien. Lequel prend alors la décision de procéder, dans son cabinet et sous anesthésie locale, à une ablation du produit injecté. “Il s’agissait de faire des incisions à la base de mon pénis et de presser dessus pour faire sortir le liquide. En tout il est intervenu à six reprises entre février et mai 2015. Ces manipulations inacceptables et incontrôlées ont totalement détruit mon pénis. Je ne peux pas oublier ces interventions barbares qui ont contribué à ma dépression”, poursuit le patient.
L’usage d’un produit pourtant contre-indiqué
Après avoir déposé une première plainte au civil, Sébastien a réitéré sa démarche au pénal. Son médecin est désormais notamment poursuivi pour risques causés à autrui, tromperie et blessures involontaires. Le plaignant reproche principalement au chirurgien d’avoir fait usage d’un produit dans un contexte pourtant fortement déconseillé dans sa notice : “Ne pas utiliser dans les organes génitaux masculins ou féminins ou à proximité. Des cas de dysfonctionnement érectile ont été rapportés après traitement du pénis”.
Le praticien ne voit quant à lui pas où se situe sa responsabilité dans le problème, comme il l’a signifié par courrier à son patient en octobre 2015 : “Il n’y a pas de contre-indication à utiliser ce produit au niveau de la verge et je le fais régulièrement”. Pour l’avocat de Sébastien, Me Victor Zagury, “le médecin s’est comporté comme un boucher. Ses actes sont dangereux et il ne s’est jamais remis en question. Mon client a été victime d’une succession de fautes effrayantes.”