Nigeria : l’armée transfère son QG anti Boko Haram sur Maiduguri
Le transfert du centre de commandement de l'armée du Nigeria, d'Abuja à Maiduguri a démarré ce lundi alors qu'une attaque de Boko Haram contre un village fait 15 morts.
Muhammadu Buhari avait fait de la lutte contre les islamistes de Boko Haram le point clé de sa campagne.
A peine investi à la fonction suprême, le 29 mai dernier, succédant à un Goodluck Jonathan sanctionné pour sa quasi-inertie face aux terroristes, l’ancien Général devenu président du Nigeria avait annoncé un certain nombre de mesures destinées à rendre la bataille contre Boko Haram plus efficace.
Mesures applicables selon lui « jusqu’à ce que Boko Haram soit totalement étouffé »
Pour une meilleure coordination des troupes
Parmi ces mesures, le transfert du poste de commandement de l’armée d’Abuja, la capitale, à Maiduguri, grande ville du nord-est située dans l’Etat de Borno, bastion historique des islamistes, a pour objectif de rapprocher les officiers des zones de combats, et de permettre ainsi une meilleure coordination des troupes.
« Une équipe de reconnaissance en vue de l’établissement du Centre de commandement et de contrôle (MCCC) pour l’opération « Zaman Lafiya » afin de combattre le terrorisme et l’insurrection armée s’est rendue à Maiduguri », a annoncé l’armée dans un communiqué.
Les attaques se poursuivent au Nigeria
Face à ces nouvelles mesures, le groupe djihadiste riposte. Depuis l’élection de Muhammadu Buhari, Boko Haram a en effet frappé de nombreuses fois la ville de Maiduguri, bien que les islamistes semblent néanmoins en très net recul.
Attentats suicides contre des mosquées ou des marchés, tirs de roquettes, la capitale de l’Etat de Borno subit en effet une certaine recrudescences de ces insurrections ces dernières semaines, toutes meurtrières.
Malgré tout, l’armée nigériane, renforcée par les contingents voisins – et notamment tchadiens-, a d’ores et déjà remporté de nombreuses victoires dans le nord est du Nigeria.
Récemment, une attaque de Boko Haram contre un village fait 15 morts.
Une mutation du mouvement?
La semaine passée, une vidéo postée par les islamistes, tentait de convaincre qu’ils contrôlent encore « la plus grande partie du territoire ». Mais force est de constater que ces derniers ont dû battre en retraite dans de nombreux endroits.
Malgré tout, la lutte pourrait être encore très longue. Repliés dans les forêts du nord-est du pays, les insurgés pourraient bien être en train de redéfinir leur stratégie, et de se muer en un mouvement de guérilla.