Nicolas Sarkozy et l’Europe : un plaidoyer pour l’axe France-Allemagne
A l'occasion d'une tribune publiée dans l'hebdomadaire Le Point, Nicolas Sarkozy en appelle à "une grande zone économique franco-allemande".
Aujourd’hui, l’hebdomadaire français Le Point et le quotidien allemand Die Welt publient une tribune de Nicolas Sarkozy, à quelques jours du scrutin européen et dans un contexte d’affaires défavorable à l’image de l’UMP. Il s’agit d’un véritable plaidoyer pour l’Europe, mais une Europe rénovée. Pour l’ancien chef de l’Etat, l’Union européenne doit s’appuyer “sur une grande zone économique franco-allemande”, et une sortie “immédiate” de l’actuel Schengen.
Nicolas Sarkozy écrit comprendre “l’exaspération” des Français face au modèle actuel de l’Union européenne. D’autre part, il semble vouloir couper l’herbe sous le pied du FN, crédité d’un bon score dimanche : l’ancien président exprime que “ce n’est pas un paradoxe que de plaider tout à la fois pour l’Europe et pour la défense de notre identité, c’est-à-dire la spécificité de notre modèle (…) Nous devons être Européens et Français”.
Nicolas Sarkozy pas vraiment tendre ni avec François Hollande, ni avec le FN
L’ex-chef de l’Etat sait aussi, avec cette tribune, adresser des piques au personnel politique français. Ainsi, mais sans jamais le nommer, le nom de François Hollande apparaît en filigrane quand Nicolas Sarkozy fustige “l’absence de leardeship (qui) met l’Europe en danger, car sans vision, sans cap et sans priorité”. Quant au FN, son arrivée au pouvoir serait synonyme d’ “impôts sans limite, dépenses publiques sans frein ni contrôle, déficits explosés, nivellement généralisé…”.
Côté immigration, Nicolas Sarkozy demande un nouveau Schengen, “auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration”.
A droite, cette tribune a été diversement appréciée. Jean-Pierre Raffarin salue “l’autorité qu’il a manifestée pendant la période durant laquelle il a été président de l’UE et ses performances personnelles devant le Parlement européen”. En revanche, François Fillon demande, plutôt qu’une suspension des accords de Schengen, une “réforme” de ceux-ci. Côté économie, l’ancien premier Ministre estime que “la priorité est de mettre en place le directoire des chefs d’Etat et de gouvernements de la zone euro”.
A gauche, José Bové trouve que l’ancien Président “parle de l’Europe uniquement par rapport à lui”. Harlem Désir, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, évoque une tribune dressant “un bilan sévère de dix ans de politique de droite en Europe et de sa propre politique”.
Enfin, Marine Le Pen ironise sur le “comique de répétition” d’un Nicolas Sarkozy qui “ment sans cesse”, principalement à propos du durcissement de Schengen. Selon elle, cette position était déjà la sienne alors qu’il était ministre de l’Intérieur : “Il n’en a bien sûr jamais rien fait, laissant l’Europe devenir une passoire de plus en plus trouée et organisant vers la France une immigration aussi massive qu’avec le PS”.