Nicolas Sarkozy : de nouvelles révélations issues de sa mise sur écoute
L'enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 continue, avec de nouvelles révélations.
Nouveau rebondissement dans l’affaire des écoutes judiciaires de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Le journal Le Monde a revelé en exclusivité que les juges d’instruction Serge Tournaire et René Grouman ont interrogé en qualité de témoin, vendredi 28 mars, le patron du contre-espionnage français, Patrick Calvar.
Le haut fonctionnaire leur a confirmé que Nicolas Sarkozy lui avait téléphoné, à deux reprises, en juin 2013 et janvier 2014, pour se renseigner sur l’enquête liée à l’éventuel financement libyen de sa campagne présidentielle, en 2007, et plus particulièrement pour vérifier directement auprès de Patrick Calvar, à la tête de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), si celle-ci enquêtait sur les soupçons de financements occultes de sa propre campagne présidentielle victorieuse, en 2007, par le régime de Mouammar Kadhafi.
La campagne de 2007 financée par l’argent de Kadhafi ?
Au cours de l’une des conversations téléphoniques captées par les enquêteurs, l’ancien président s’est notamment montré préoccupé par une éventuelle audition, par le contre-espionnage, de Moftah Missouri, qui fut longtemps l’interprète personnel du dictateur libyen. Le témoignage de cet homme est susceptible d’embarrasser l’ancien président, car il prouverait la véracité d’un financement occulte, comme l’avait indiqué l’interprète, au cours de la diffusion d’un numéro de Complément d’Enquête, où il avait évoqué les révélations de Kadhafi à ce sujet.
Embarrassé par les appels de répétées de Nicolas Sarkozy, dont il a confirmé l’existence devant les juges, Patrick Calvar ne lui aurait révélé aucune information. Il a en revanche opposé le « secret défense » lorsqu’il lui a été demandé si la DCRI avait bien mené des investigations sur « l’affaire libyenne ». A nouveau sollicité par Le Monde à ce sujet, la patron de la DCRI n’a pas souhaité s’exprimer.