Un nanosatellite français part observer l’exoplanète Beta Pictoris
L'engin, long de seulement 30 centimètres part observer une étoile et son exoplanète, situées à plus 60 années-lumière.
Vendredi, le lanceur indien PSLV devrait si tout se passe bien mettre en orbite le satellite français PicSat. Pour être plus précis, le nanosatellite puisqu’il ne mesure que 30 centimètres de longueur.
À un peu plus de 505 km au-dessus de nos têtes, son objectif sera d’observer une jeune étoile, Beta Pictoris, ainsi que son exoplanète.
“Un mini observatoire spatial”
Si les deux objets sont situés à plus de 60 années-lumière de la Terre, le but n’est pas de partir à leur rencontre, mais de les observer de loin. Et c’est un petit télescope de 5 cm de diamètre équipant le satellite qui en sera chargé.
L’astrophysicien du CNRS Sylvestre Lacour, qui est responsable de la mission, explique : “Lors d’une conférence consacrée à cette exoplanète, en 2014, nous nous sommes dit que, vue de la Terre, elle devrait passer devant son étoile en 2018”. Un passage qui a lieu tous les 18 ans.
Une étoile jeune
C’est le laboratoire Lesia de l’Observatoire de Paris qui a conçu cette petite merveille qui n’aura coûté que 1,5 million d’euros de développement, salaires compris. Dans un communiqué, le CNRS précise que Beta Pictoris est âgée de 23 millions d’euros, autant dire qu’elle se trouve dans sa prime jeunesse.
Elle est entourée d’un grand disque composé de poussières, de gaz et de débris rocheux, et qui est le vestige du nuage primitif ayant créé l’étoile.
🛰 @IamPicSat un nanosatellite français pour percer les mystères de Beta Pictoris ➡️ https://t.co/kttnCkNez6 pic.twitter.com/qIBA0rsjMV
— CNRS (@CNRS) January 10, 2018
Et Sylvestre Lacour de préciser : “Nous ne sommes pas certains à 100% que le transit va se produire car l’orbite de Beta Pictoris b est encore mal connue. Dans ce cas, nous observerons des objets secondaires annexes autour de l’étoile”. PicSat a une durée de fonctionnement d’un an. Si le transit a lieu, “le télescope de 3,6 mètres de diamètre de l’ESO, à la Silla au Chili, sera immédiatement activé pour observer le phénomène à son tour à l’aide de l’instrument Harps”, indique encore le CNRS.