Najat Vallaud-Belkacem : un livre pour “dire autre chose de notre pays”
Dans son livre "La vie a plus d’imagination que toi", la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem se raconte sur le plan personnel sans omettre d'y inclure une touche politique. Son envie était celle de "dire autre chose de notre pays".
En tout début de mois prochain paraîtra dans les librairies La vie a plus d’imagination que toi, aux éditions Grasset. Un ouvrage signé Najat Vallaud-Belkacem dans lequel l’actuelle ministre de l’Éducation nationale se raconte en partant de son enfance marocaine pour arriver à ses engagements politiques.
D’ailleurs, quand Le Parisien lui demande si ce livre a été écrit par motivation politique, la ministre répond par l’affirmative : “Je me suis fait un peu violence, je suis réticente à livrer des choses personnelles. Mais après l’attentat de Nice, il y a eu une extrême tension, quelque chose était en train de se briser en France. Pour que ce discours de fracture porté par le FN ne soit pas le seul dans le débat, j’ai voulu dire autre chose de notre pays. Me raconter est au fond une façon de raconter la France, telle que je la vois et telle que je l’aime.”
“La vie a plus d’imagination que toi”, le livre d’une ministre
Pour celle qui a commencé par garder des chèvres au royaume chérifien, son parcours peut également être celui d’autres jeunes : “Je crois, oui. Il faut aussi raconter ces histoires pour nourrir l’espoir pour d’autres. On en fait trop aujourd’hui sur la noirceur du monde, sans jamais raconter les initiatives positives. Je m’adresse à une jeune Chloé, un jeune Ahmed en leur disant, oui, on peut faire tomber les barrières : ça vaut pour la vie tout court et pour la vie politique.”
Un père quasi-systématiquement absent
Najat Vallaud-Belkacem explique également que si son livre ne fait qu’assez peu mention de son père, c’est en raison du faible temps de présence de ce dernier auprès des siens : “C’est particulier d’avoir attendu l’âge de 4 ou 5 ans pour vivre au quotidien avec son père. Mon père travaillait en France dans les usines automobiles, il revenait l’été. Ensuite, il repartait et on ne le voyait quasiment plus. J’ai développé une proximité et une empathie supérieure à l’égard de ma mère. C’est peut-être là qu’est née ma fibre féministre (rires), joli lapsus ! Dans les combats que je mène, égalité entre les sexes, droit de disposer de sa vie, accès aux études, il y a au fond toujours une trace de ce que ma mère, comme d’autres, n’a pas eu.”