Municipales 2014 : les enjeux du second tour
6455 communes sont concernées par le second tour de ces élections Municipales 2014. Quelles sont les villes à surveiller ?
Dimanche 23 mars, le premier tour des Municipales, avec un taux d’abstention record à 36,45%, a produit trois principaux enseignements. D’une part, un sévère désaveu de la politique de François Hollande, miné par son impopularité. Même s’il est d’usage, pour un tel scrutin, de désapprouver le pouvoir en place, la sanction est de grande envergure pour le parti socialiste. D’autre part, les bons scores de la droite républicaine, UMP en tête laquelle, malgré les affaires liées aux ténors du parti, est arrivée à tirer son épingle du jeu. Enfin, la progression du Front National qui emporte Hénin-Beaumont et confirme sa forte implantation dans le Sud-est de la France.
Mardi, le ministère de l’Intérieur communiquait les chiffres du second tour. Il aura lieu dans 6455 communes, dont 1777 d’au moins 1.000 habitants. Dès la fin du premier tour, les stratégies d’alliances ou de retrait ont joué à plein. D’une manière générale, l’UMP avait choisi le “ni-ni” : ni alliance avec le FN, ni front républicain.
Municipales : les villes à surveiller
Les tractations de lundi et mardi, en vue de la constitution des listes, ont été parfois difficiles.
A Marseille, Jean-Claude Gaudin a réussi à obtenir le soutien de Lisette Narducci (Parti Radical de gauche) laquelle, “en l’absence de réaction du PS”, a accepté de rejoindre la liste UMP. Objectif pour le maire sortant : vaincre dans 7 des 8 secteurs marseillais. A gauche, Patrick Mennucci, arrivé en 3ème position avec sa liste PS-EELV, n’a obtenu que le soutien du Front de gauche.
A Paris, les stratégies furent plus simples. socialistes et écologistes ayant rapidement trouvé un accord pour la constitution d’une liste commune. A droite, NKM, soutenue par le MoDem et l’UDI, a passé quelques accords avec des dissidents.
A Montpellier, les désaccords à gauche conduisent à une quadrangulaire. Philippe Saurel, dissident PS, a refusé les mains tendues de l’UMP Jacques Domergue et du PS Jean-Pierre Moure. Ces trois candidats sont arrivés dans un mouchoir de poche à l’issue du premier tour. La tête de liste FN s’est également maintenue.
Dans le fief de Jean-Marc Ayrault, Nantes, PS et EELV ont fusionné leurs listes. Mais les écologistes se démarquent toujours sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-landes, ce qui a été acté par le PS. En face, la candidate divers droite soutient l’UMP mais aucune fusion n’est intervenue.
Nous avons surveillé quelques villes-clés :
- Municipales Paris : accords et alliances à droite en vue du second tour
- Municipales Marseille : Gaudin conforte sa position pour sa réélection
- Municipales Montpellier : une quadrangulaire au second tour
- Municipales Strasbourg : des candidats dans un mouchoir de poche
- Municipales Mulhouse : Jean Rottner en route vers un 2nd mandat ?
Les stratégies particulières face au FN
A gauche, on a globalement respecté la consigne de retrait de liste pour faire barrage au FN. A droite aussi pour ce qui est de la non-alliance avec le FN en vue de remporter une mairie. Cependant, des exceptions sont à noter. Ainsi à Béziers, où l’extrême-droite est arrivée en tête, Jean-Michel du Plaa a décidé de se maintenir. En face, une liste divers droite soutenue par l’UMP a décidé de fusionner avec le FN, mais le parti de Jean-François Copé a vite annoncé le retrait de ce soutien.