Mort d’un couturier chinois à Aubervilliers : un mineur condamné à deux ans de prison ferme
Le tribunal pour enfants de Bobigny a condamné un mineur à deux ans de prison ferme pour "vol avec violences ayant entraîné la mort" sur la personne de Chaolin Zhang, un couturier chinois décédé en 2016 à Aubervilliers.
Ça a été l’agression de trop. Le 7 août 2016 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Chaolin Zhang, couturier et père de famille de 49 ans, était victime d’un vol dont les violences lui auront coûté la vie. Suite à ce drame, la communauté chinoise s’était mobilisée pour dénoncer le ciblage dont ses membres font l’objet.
Il nous est rapporté qu’un mineur âgé de 15 ans au moment des faits a récemment été condamné, par le tribunal pour enfants de Bobigny, à cinq ans de prison dont trois avec sursis pour “vol avec violences ayant entraîné la mort”. Une peine assortie d’une mise à l’épreuve et ayant comme circonstance aggravante le caractère “raciste” de l’agression et le fait que cette dernière ait été commise “en raison de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une nation”.
Poursuivis pour la mort d’un couturier chinois, les deux autres jeunes bientôt jugés
Il s’agit là de la première décision de justice rendue à l’encontre de trois suspects poursuivis dans ce dossier. Les deux autres personnes mises en cause, qui avaient quant à elles 17 et 19 ans lors de cette agression, verront prochainement leur cas était jugé par la cour d’assises des mineurs, rapporte 20minutes.fr.
Vincent Fillola, l’avocat de la famille, a déclaré que les proches de Chaolin Zhang ne “peuvent se satisfaire de cette peine, qui ne les apaise pas, qui ne répare pas”, et d’ajouter : “y-a-t-il une peine qui puisse apaiser la douleur des Zhang ?”
La maire d’Aubervilliers s’était étonnée de l’inaction de l’État
On peut d’ailleurs se demander si une réception ou même une visite du chef de l’État aurait pu apporter un semblant de réconfort à la famille du couturier. En août 2016, aux côtés de plusieurs centaines de manifestants appartenant à la communauté chinoise, la maire d’Aubervilliers Meriem Derkaoui avait appelé à une telle démarche : “Quand je vois que les uns les autres montent au créneau, parce que deux trois femmes ont porté un burkini sur une plage, là il y a mort d’homme, alors j’attends que l’Etat fasse preuve d’un minimum de considération et reçoive la famille“.