Mort d’Adama Traoré : une gendarme porte plainte pour “dénonciation calomnieuse”
Une gendarme mise en cause dans la mort d'Adama Traoré a déposé deux plaintes, l'une contre X pour "dénonciation calomnieuse" et l'autre contre le site Mediapart pour "diffamation".
Mise en cause dans la mort d’Adama Traoré, un jeune homme décédé le 19 juillet dernier dans des circonstances demeurant floues, une gendarme a décidé de déposer deux plaintes. La première, contre X, est pour “dénonciation calomnieuse”, quand la seconde est dirigée contre le site d’informations Mediapart pour “diffamation”.
Rappel des faits : le 19 juillet, la gendarme, officier de police judiciaire (OPJ), se rend à la brigade de gendarmerie de Persan (Val-d’Oise) après avoir été alertée du malaise d’un individu. Ce dernier, le jeune Adama Traoré âgé de 24 ans, venait de faire l’objet d’une interpellation. Son décès ne s’explique pas encore, même si deux autopsies ont semblé exclure des violences physiques commises à son égard.
Visée dans l’affaire Adama Traoré, une gendarme réplique
Dans son procès verbal de contestations, l’OPJ avait noté qu’Adama Traoré s’était “interposé à l’interpellation de son frère” et avait commis “des violences” à l’encontre d’un gendarme. Le 5 août dernier, la famille du jeune femme aura déposé plainte à Pontoise pour “faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime”.
Ce même 5 août, le site Mediapart publiait que dans une “bizarrerie à éclaircir”, une “femme officier de police judiciaire” avait choisi “de ne pas attendre les consignes” en prenant ainsi “l’initiative d’isoler” les gendarmes étant intervenus dans cette affaire.
Une plainte contre Mediapart
L’avocat de l’ODJ Me Bosselut répond à cela que l’objectif était d’empêcher une concertation entre les gendarmes. Et d’ajouter que les actes réalisés par sa cliente ont été “utiles à la manifestation de la vérité” et que la gendarme “est diffamée […] pour venir appuyer la thèse complotiste de la famille et la position idéologique du site Mediapart”.
Nos confrères de L’Express rapportent que la gendarme a donc depuis déposé deux plaintes à Pontoise et à Paris. Pour Me Bosselut, “la légitime douleur ressentie n’excuse pas le caractère calomnieux desdites accusations”.