Morbihan : deux ex-prostituées et un père jugés pour le meurtre d’un proxénète
Jeudi, deux ex-prostituées et le père de l'une d'entre elles comparaissent devant la cour d'assises du Morbihan pour "meurtre", "complicité" et "recel de cadavre" après la mort d'un proxénète en 2011.
Plus de cinq ans après les faits, deux anciennes prostituées et le père de l’une d’elles comparaissent, en ce jeudi, devant la cour d’assises du Morbihan (Vannes) pour “meurtre”, “complicité” et “recel de cadavre”. Ils sont ainsi suspectés de la mort d’un proxénète.
Le 13 juillet 2011, deux plaisanciers remarquent un pied dépassant d’une valise, un bagage qui flottait dans la rade de Lorient. Les autorités sont alertées et il va s’avérer que le cadavre à l’intérieur s’y trouvait depuis un mois. Le contact avec l’eau de mer va rendre son identification très compliquée, comme le rapportent 20minutes.fr.
Mort d’un proxénète dans le Morbihan : l’indice de la clef
Sur le corps seront trouvées des pièces de monnaie, une ceinture ainsi qu’un trousseau de clefs. Et c’est ce dernier élément qui va permettre à la brigade de recherche de la gendarmerie maritime de mettre un nom sur le cadavre. À partir de l’une de ces clefs, les gendarmes découvrent qu’un serrurier avait été appelé à changer une serrure dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Et il se trouve que la clé en question ouvrait l’ancienne serrure d’un appartement. L’individu retrouvé mort était donc Farid O., proxénète de 55 ans, “indic” à ses heures perdues et ex-gérant d’un salon de massage dans le IXe. Un établissement dans lequel travaille Élodie, une prostituée de 29 ans qui, suite à son interpellation, a expliqué que Farid est mort dans la nuit du 21 au 22 juin 2011 après une altercation avec Laïla, la gérante du salon.
Le souvenir absent de la valise
C’est cette même Laïla qui aurait asséné un coup de chandelier sur l’arrière du crane du proxénète, avant que ce dernier ne soit étranglé par un câble d’imprimante tenu par les deux femmes. Élodie précise cependant l’avoir lâché avant Laïla en voyant le reflet du visage de la victime dans le miroir.
Elle ajoute que le lendemain, Laïla et elle ont acheté une valise de 132 litres avant de partir pour Lorient, où vit le père d’Élodie. Ce dernier parvient à deviner que sa fille s’est empêtrée dans une délicate affaire. Il emprunte un bateau appartenant à un ami et décide de larguer la valise, préalablement lestée, au large. Entendue, Laïla a confirmé le trajet jusqu’à Lorient mais ne se souviendrait pas de la valise. Elle risque une peine de 30 ans de prison pour meurtre, quand Élodie va être jugée pour “complicité” et le père de celle-ci pour “recel de cadavre”.