Mont Saint-Michel : deux rapports épinglent l’accueil des touristes
La Cour régionale des comptes et le Conseil économique et social régional pointent un accueil qui "n'est pas à la hauteur de la renommée mondiale du site".
Deux instances, la Cour régionale des comptes (CRC) et le Conseil économique et social régional (CESER) épinglent les conditions d’accueil des touristes (2,3 millions par an en moyenne) au Mont Saint-Michel, mais aussi leur financement.
Elles pointent toutes deux “une série de dysfonctionnements et de problèmes qui ressortent de manière récurrente au sujet de l’accueil touristique”.
Encombrements et surcharges
Le CESER cite des “navettes surchargées”, des “axes routiers régulièrement encombrés”, ou encore une “qualité des prestations offertes par les commerçants du Mont (restaurants, hébergements, boutiques de souvenirs, musées privés) fréquemment décriée”.
Certes, le Conseil reconnaît l’existence de “pistes d’amélioration”. Mais selon lui, “il apparaît que la qualité de la prestation offerte n’est pas à la hauteur de la renommée mondiale du site”.
Des navettes déficitaires
Depuis 2009, la gestion des navettes est confiée à une entreprise privée, Transdev. Mais une étude ministérielle a jugé ce “choix peu judicieux”, rappelle la CESER qui évoque un déficit. Pour sa part, la CRC pointe un “défaut de financement de l’entretien des ouvrages hydrauliques” et qui est “susceptible de compromettre le fonctionnement du site”.
Car si le Mont Saint-Michel est redevenu une île, c’est grâce à l’édification d’un barrage en amont sur le Couesnon, la rivière qui l’entoure. Chaque jour, de l’eau est relâchée pour désensabler le monument. Mais l’envasement qui en résulte pourrait selon le CESER “réduire la puissance des chasses du barrage, et conduire à répéter le dragage du Couesnon plus tôt que ce qui était initialement prévu”.
La Cour des comptes suggère en ce qui concerne le financement, d’engager “une participation financière du Centre des monuments nationaux gérant l’abbaye qui encaisse annuellement des recettes de l’ordre d’une dizaine de millions” d’euros. Et également une augmentation des tarifs du parking du deuxième site le plus fréquenté par les touristes en France.