Mohamed Merah : Le père d’une victime et le frère du terroriste se sont rencontrés
Abdelghani Merah, frère de Mohamed et le père d’une des victimes du terroriste, Albert Chennouf-Meyler se sont rencontré pour une poignée de main symbolique dans un bar de Nîmes.
Le geste est chargé de symbolique et prouve que même dans les temps les plus durs, le pardon et le dialogue sont possibles. Dans un café situé près de la gare de Nîmes, le père du soldat Abel, abattu par Mohamed Merah le 15 mars 2012 à Montauban, a rencontré et Abdelghani Merah, le frère aîné du « tueur au scooter ».
Une poignée de main et une discussion pleine de sincérité filmées par le quotidien régional Midi Libre.
Poignée de main et émotion
Cette rencontre, très symbolique en ces temps où les tensions communautaires sont assez fortes dans l’hexagone, a été tenue secrète jusqu’au dernier moment pour éviter tout débordement.
Exclu Midilibre : rencontre entre le père du soldat tué par #Merah et le frère de l'assassin https://t.co/2x9EL3KrTB pic.twitter.com/jkbHgUwvwH
— Midi Libre (@Midilibre) August 24, 2016
Une rencontre effectuée en grande partie suite à la demande d’Abdelghani Merah qui avait écrit aux familles des victimes de son frère pour leur présenter ses condoléances. L’aîné des Merah, en rupture avec sa famille, fait partie des premières personnes à avoir dénoncé les meurtres de son frère. Il milite désormais dans le milieu associatif pour lutter contre la radicalisation des jeunes.
Albert Chennouf-Meyler, très amer envers la classe politique après le meurtre de son fils parachutiste Abel Chennouf, tué par Mohamed Merah à Montauban en compagnie d’un autre militaire, a tenu à honorer cette invitation.
Albert Chennouf-Meyler obtient la condamnation de l’État
Albert Chennouf-Meyler, connu pour son franc-parler depuis le début de cette affaire, a glissé à Abdelghani Merah « Je n’attends pas de pardon, car vous n’êtes pas responsable. J’ai beaucoup de respect pour vous ». Le père meurtri, qui vient d’obtenir la condamnation de l’État dans l’affaire Merah, a toujours estimé que les services de renseignement qui connaissaient le terroriste ont failli à leur mission, causant la mort de son fils.
Rappelons qu’entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a tué sept personnes, dont trois enfants dans une école juive. Il a été abattu par le Raid lors du siège de son appartement toulousain. Son frère, Abdelkader Merah, ainsi qu’un ami, Fettah Malki, ont été renvoyés devant la Cour d’assises spéciale de Paris pour complicité.