Mise en garde de l’Anses contre des compléments alimentaires à base de berbérine
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation évoque un risque pour la santé dans plusieurs cas. Et son interaction avec plusieurs médicaments peut altérer leur efficacité.
L’Anses recommande aux enfants et adolescents, femmes enceintes ou allaitant, diabétiques et personnes souffrant de troubles hépatiques et cardiaques de ne pas consommer de compléments alimentaires à base de berbérine. Lundi, elle précisait que leur consommation “peut entraîner des risques de troubles gastro-intestinaux, d’hypoglycémie et d’hypotension”.
En outre, l’Agence interpelle les professionnels de santé sur la capacité de cet alcaloïde végétal à interagir avec de nombreux médicaments, et pouvant compromettre leur efficacité.
Une sécurité non garantie
Ces compléments sont utilisés généralement pour lutter contre l’excès de cholestérol et le taux de sucres dans le sang. Cependant, il est rappelé qu’“aucune allégation santé” vantant ces propriétés ou d’autres n’est “autorisée au niveau européen”. Pour l’Anses, “compte tenu des données toxicologiques disponibles et des concentrations observées dans les compléments recensés, la sécurité d’emploi de ces compléments alimentaires ne peut être à ce jour garantie”.
C’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui avait saisi l’Anses afin qu’elle détermine les conditions de sécurité d’emploi de ces compléments.
Des “effets pharmacologiques avérés” à une certaine dose
L’Agence relève des “effets pharmacologiques avérés de la berbérine à partir de 400 mg/jour chez l’adulte. Cela signifie que la berbérine agit comme un médicament et non plus comme un aliment, à cette dose”.
Elle porte “sur le système cardiovasculaire (effets sur la pression artérielle et le rythme cardiaque), nerveux (effets anticonvulsivants, antidépresseurs et analgésiques), immunitaire (effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs) ou encore sur le métabolisme (effets hypoglycémiants et hypolipémiants)”. Mais il n’est pas exclu que ces effets puissent se produire à des doses inférieures, même sous la limite de 10 mg/jour fixée chez nos voisins Belges. En France, aucune dose quotidienne maximale n’est fixée.
[#ComplémentsAlimentaires à base de #berbérine] La consommation est déconseillée pour :
❌Les enfants et adolescents👦,
❌Les femmes enceintes et allaitantes 🤰,
❌Les diabétiques,
❌Les personnes souffrant de troubles hépatiques ou cardiaques.➡️https://t.co/5bIDBr1G2h pic.twitter.com/ARa5WaXFdQ
— Anses (@Anses_fr) November 25, 2019