Migraines : les femmes plus concernées par un risque de maladies cardiovasculaires ?
Les femmes particulièrement sujettes aux migraines présenteraient un risque plus élevé de contracter des maladies cardiovasculaires, avec un taux de décès accru de 50% pour cette catégorie selon la même étude.
À en croire les résultats d’une enquête menée par le professeur Tobias Kurth et son équipe, les femmes particulièrement sujettes aux migraines seraient plus susceptibles que les autres de contacter des maladies cardiovasculaires.
Pour parvenir à ces conclusions, récemment publiées dans le British Medical Journal, les chercheurs ont procédé au suivi d’une cohorte d’infirmières américaines parmi celles ayant été recrutées en 1989. Au nombre de 115.500 et d’un âge compris entre 25 et 42 ans, ces femmes ne présentant pas de souci majeur de santé ont été interrogées jusqu’en 2011.
Maladies cardiovasculaires : une mortalité accrue pour les femmes migraineuses
Un faible taux de ces infirmières, 15%, aura déclaré souffrir d’une migraine préalablement diagnostiquée. Soit une proportion semblable à celle relevée au niveau mondiale sur l’ensemble de la population. Durant cette période auront également été signalés 1.300 cas de maladies cardiovasculaires, 233 s’étant conclus par le décès des patientes.
L’étude a révélé que les femmes souffrant de migraines diagnostiquées sont plus concernées par un risque de maladies cardiovasculaires. Cette probabilité apparaît plus élevée de 62% pour un AVC (accident vasculaire cérébral), de 50% pour un décès et de 39% pour un infarctus.
Des résultats à prendre avec distance
Pour Marie-Germaine Bousser, ex-chef du service de neurologie à l’hôpital Lariboisière de Paris citée par Pourquoi Docteur ?, ces résultats sont à observer avec une certaine prudence. Est ainsi évoquée la complexité de diagnostiquer une migraine et le fait que les malades ne communiquent pas forcément leur mal chez le médecin :
“Chacun sait décrire une crise de migraine, un migraineux peut dire quand il en souffre. Mais on ne dispose d’aucun test diagnostic certain sur la maladie migraineuse, et on la définit par un consensus”. Et d’ajouter qu’“en France, on sait très bien que beaucoup de migraineux ne parlent jamais à leurs médecins, surtout ceux qui souffrent d’une forme modérée.” Les auteurs de l’étude indiquent que des recherches futures auront pour but de mesurer l’impact des traitements anti-migraineux.