Michel-Edouard Leclerc : « Le consommateur est le dindon de la farce »
Agacé par les industriels, il indique que "tout le monde aurait l’air de s’accommoder d’une inflation à 4 %".
Invité de BFMTV et RMC ce vendredi matin, le président du comité stratégique du groupe Leclerc a fustigé les décideurs, industriels et autres politiques lesquels « s’accommoderaient assez facilement d’une augmentation des prix ».
En d’autres termes, les hausses de prix serviraient les intérêts de certains.
« L’inflation, un impôt inégalitaire »
Plus précisément, il affirme qu' »Il y a pas mal de gens — mais pas que politiques, aussi dans le monde de l’entreprise — qui s’accommoderaient assez facilement d’une augmentation des prix ».
Et d’après lui encore :
Le consommateur est le dindon de la farce. Pour le consommateur l’inflation est un impôt qui n’est pas discuté au Parlement, c’est un impôt inégalitaire.
Ceux « qui ont intérêt à un peu d’inflation »
Ainsi, pour Michel-Edouard Leclerc, industriels et hausse du chiffre d’affaires, et Etat engrangeant davantage de recettes via la TVA figurent parmi « les gens qui ont un intérêt à l’inflation ».
Il estime encore : Il y a aujourd’hui d’une manière diffuse et d’une manière culturelle, une population française de décideurs qui n’a jamais connu l’inflation et qui est en train de se dire que finalement cela coûte moins cher aux finances publiques, à l’Etat, de laisser les entreprises augmenter leurs prix, voire augmenter leurs marges, quitte à faire un peu de chèques ciblés sur les populations les plus impactées.
La lutte contre la « shrinkflation »
En outre, le président du comité stratégique de Leclerc voit d’un œil bienveillant la décision du gouvernement d’obliger les industriels à être transparents en ce qui concerne la réduction de contenu de leurs produits.
Cette « shrinkflation », qui consiste à diminuer la quantité de produit mais en maintenant la taille de l’emballage et le prix, est légale tant que la mention du poids est ajustée.
Michel-Edouard Leclerc insiste :
Cette pratique est une manière peu transparente de faire monter le prix des produits et donc je soutiens la proposition de Bruno Le Maire qui consiste à rendre obligatoire une information sur les modifications de contenant.