Métro parisien : à cause de l’insécurité, des conducteurs ne s’arrêtent plus dans certaines stations
Le trafic de drogue et la toxicomanie représentent une menace pour les agents de la RATP, mais également pour les usagers.
La situation serait devenue intenable dans de nombreuses stations de métro du nord de Paris. En cause ? La présence de toxicomanes qui n’hésitent plus à consommer des drogues à la vue de tous.
Un constat dressé dans un communiqué diffusé conjointement par le syndicat Unsa RATP et l’association SOS Usagers qui en appellent à une réaction des pouvoirs publics avant que la situation s’envenime.
Des toxicomanes agressifs
Cette lettre ouverte a notamment été relayé par Jean-Claude Delarue, Président de la Fédération des usagers des transports et des services publics (SOS Usagers), sur son compte Twitter. Ce dernier déplore que « depuis des années, le réseau Metro est envahi par des groupes de dealers » et des « toxicomanes, souvent agressifs et dangereux. »
@mathouterrier (tract contre l'insécurité dans les transports) pic.twitter.com/KJP5MhaLyP
— Jean-Claude Delarue (@DelarueJC) January 15, 2018
Ces derniers n’hésitent pas à consommer des drogues, en particulier du crack, à la vue de tous. Une situation dangereuse pour les usagers du métro, mais également pour les employés de la RATP. Auprès de nos confrères de BFM TV Jean-Marc Judith, du syndicat UNSA-RATP, précise que certains conducteurs n’osent plus s’arrêter dans certaines stations de la ligne 12 notamment.
La RATP consciente de la situation
« Ils arrivent (les conducteurs NDLR) et ils se rendent compte qu’ils (les toxicomanes NDLR) sont tellement nombreux au bord du quai qu’il peut y avoir une situation insécuritaire. Ou alors, parce que le collègue d’avant a signalé qu’effectivement ils sont virulents sur le quai, qu’il y a une bagarre, à ce moment-là, ils prennent des précautions d’usage pour ne pas marquer d’arrêt » déplore le conducteur.
En plus d’opérations de distributions de tracts menées régulièrement sur les lignes concernées, UNSA-RATP et SOS Usagers ont saisi le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, la maire de Paris Anne Hidalgo et aussi Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France ainsi que l’autorité organisatrice des transports franciliens Ile-de-France Mobilités (ex-Stif).
La RATP a réagi à ce communiqué en indiquant être consciente des difficultés grandissantes rencontrées sur les lignes 4 et 12 à cause du trafic de drogue. L’entreprise a indiqué être « Fortement mobilisée » et « coopère et entretient des contacts réguliers avec la préfecture de police de Paris et la préfecture de la région Ile-de-France ». Une convention a été signée en 2017 pour améliorer « la prise en charge des toxicomanes présents dans les espaces du métro. »