Médicaments : des prescriptions trop favorables aux marques
Selon l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, 73% des prescriptions de médicaments favorisent les marques au détriment des génériques.
À en croire un communiqué récemment émis par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, un nombre conséquent de médecins serait hors-la-loi. Ainsi, alors que ces professionnels de santé sont soumis, depuis un an, à l’obligation de signifier le nom de la molécule (Dénomination Commune Internationale, ou “DCI”) dans leurs prescriptions de médicaments, 73% d’entre eux favorisent les marques.
La DCI offre pourtant plusieurs avantages au patient : celui d’acquérir la molécule nécessaire à un tarif peu coûteux “sans se soucier des noms de marque”, et aussi celui d’être accessible quasiment partout dans le monde. UFC-Que Choisir la décrit également comme “une nécessité de santé publique”.
Prescriptions de médicaments : 73% des médecins n’inscrivent pas les génériques
L’enquête de l’association portait sur 815 ordonnances rendues anonymes. Après analyse, il s’avérait qu’elles renfermaient 2.729 médicaments prescrits. 73% d’entre eux avaient donc eu droit à une prescription indiquant uniquement le nom de la marque, quand 14% étaient désignés à la fois par la marque et par la DCI, une pratique tolérée par la loi. Enfin, seuls 13% se contentaient de la DCI.
80% des spécialistes favorisent les marques
On apprend de même que c’est chez les spécialistes que les marques sont privilégiées, 80% d’entre eux les indiquant ainsi dans leurs prescriptions contre 70% des médecins généralistes. UFC-Que Choisir n’apparaît pas vraiment surprise de ces observations en raison d’une mesure assez peu voire pas du tout encadrée : “comment s’en étonner, alors que la loi comme le décret prévoyant cette obligation ne l’ont assortie d’aucun contrôle ni d’aucune sanction ?” L’association s’en remet désormais au ministère de la Santé et à l’Assurance maladie pour mettre en place un soutien notable de la DCI, incluant “l’inscription de la prescription en DCI dans les critères de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) des médecins; et des contrôles pour identifier les médecins récalcitrants et leur rappeler instamment cette obligation légale”.