Médicaments trop chers ? La présidente de la HAS monte au créneau
Le week-end dernier lors de la convention de CHAM, la présidente de la Haute Autorité de Santé, le professeur Agnès Buzyn, a dénoncé des pratiques de plusieurs laboratoires conduisant les médicaments à être vendus à un prix trop élevé.
C’est une problématique maintes fois évoquée en 2016 sans toutefois qu’une résolution ne soit actuellement à l’ordre du jour : des médicaments trop chers dans un certain nombre de cas, que le président Hollande avait pourtant déclaré en mars dernier vouloir réduire au maximum :
“Nous sommes engagés dans un combat qui est de permettre l’accès de tous aux thérapies les plus innovantes et de faire en sorte que partout dans le monde le prix des médicaments puisse être maîtrisé, régulé, pour que les personnes malades puissent être traitées avec dignité et aussi espoir”.
HAS : sa présidente ne croit pas en une flambée du R&D
Et le week-end dernier, à l’occasion de la convention de CHAM (Convention on Health Analysis Management), la présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS), le professeur Agnès Buzyn, s’en est prise à plusieurs laboratoires qu’elle accuse ainsi de pratiques amenant les médicaments à être proposés à un tarif injustement élevé.
Citée par Pourquoi Docteur ?, elle a déclaré ne pas pouvoir “croire que les coûts de recherche et développement ont été multipliés par 2,5 en six ans…”. Et d’avoir mentionné juste avant le cas de deux laboratoires ayant commercialisé, à six ans d’intervalle, deux médicaments contre le cancer à, respectivement, 44.500 et 105.000 euros.
Un prix d’un médicament modulé selon son indication ?
Le professeur Buzyn a ajouté que les laboratoires “présentent un nouveau médicament en ciblant une maladie orpheline. Comme peu de patients sont concernés, un bon prix de remboursement est accordé. Ensuite, ils multiplient les indications pour d’autres pathologies et on se retrouve avec un médicament utilisé par un nombre de patients beaucoup plus élevé et un prix de remboursement inchangé.” La HAS envisagerait d’ailleurs la piste émise par plusieurs experts quant à moduler le prix d’un médicament en fonction de son indication.
Dans le même temps, Médecins du Monde aura sollicité l’Office européen afin d’obtenir l’annulation du brevet du Sovaldi, un traitement contre l’hépatite C commercialisé par le laboratoire Gilead au prix de 41.000 euros.