Mediator : les avocats de Servier cyniques et cruels pour Frachon
La pneumologue Irène Frachon, celle qui avait en 2007 mis en lumière le scandale du Mediator, dénonce aujourd'hui "le cynisme et la cruauté des avocats" du laboratoire Servier.
En 2007, le Mediator entrait dans une ère de doutes et de contestations, après que la pneumologue Irène Frachon ait présenté le médicament comme responsable de dérèglements cardiaques. Et alors que les victimes demandent à être indemnisées pour les préjudices subis, en face, la conciliation ne semble pas de mise.
Jeudi, Mme Frachon a ainsi dénoncé « le cynisme et la cruauté des avocats » du laboratoire Servier, des avocats qui, selon elle, « contestent tout », qu’il s’agisse des actes de procédure, en nombre, ou des éléments présentés par les victimes souhaitant bénéficier d’une indemnisation.
Irène Frachon : des avocats du laboratoire Servier qui « contestent tout »
Auprès de RTL, la pneumologue a indiqué que « les avocats de Servier savent faire feu de tout bois avec un cynisme et une cruauté qui dépassent l’entendement. Dans des dossiers caricaturaux, où on a la preuve de tout, de la prise [du médicament], du dommage, du drame, ils contestent tout ».
Scandale Mediator : des médecins trop silencieux ?
En ajoutant qu’il existe « des documents [de Servier] tellement violents pour les victimes que parfois on décide avec leurs avocats de ne pas leur montrer ». Dans ce dossier, Irène Frachon demande l’intervention du corps médical, quitte à manifester officiellement une opposition au laboratoire : « Les médecins peuvent intervenir […] ils doivent rompre leur lien avec Servier tant que ce problème n’est pas résolu. Il ne s’agit pas de prendre la place de la justice, il s’agit de dire : il y a des patients qui ont souffert, il faut les indemniser, ce n’est qu’à cette condition qu’on continuera à travailler avec vous. » Elle a d’ailleurs fait savoir qu’elle n’accordera jamais le pardon « à [ses] pairs », estimant que « le scandale du Mediator, c’est le silence des médecins, le silence des sociétés savantes, le silence de l’Académie de médecine ». D’après une expertise judiciaire rapportée par l’AFP, 2 100 décès pourraient être attribués à la prise du Mediator sur le long terme.