McDonald’s visé par une plainte pour fraude fiscale
Des salariés du géant de la restauration rapide ont déposé une plainte pour blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux, jeudi dernier.
Le jeudi 17 décembre dernier, les élus du Comité d’entreprise de McDonald’s Ouest Parisien ont déposé une plainte pour blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux. Cette antenne du groupe de restauration rapide aurait empêché toute prime pour ses salariés en dissimulant les bénéfices.
McDonald’s : Eva Joly à l’attaque
Et c’est une ex-figure du paysage politique français qui porte l’affaire en justice en la personne d’Eva Joly, ancienne candidate écologiste à la Présidentielle et désormais députée européenne. C’est avec son confrère Pierre Lumbroso qu’elle a déposé la plainte auprès du procureur de la République financier.
« C’est un enjeu de société parce que les conditions de travail chez McDo souffrent du fait qu’il n’y a pas de bénéfices (…) C’est aussi une perte colossale pour les finances publiques », a indiqué Mme Joly.
Les explications du Comité d’entreprise
Pour les salariés du C.E, à majorité Unsa et CGT, les choses sont simples : « Depuis la création de notre entreprise, aucun salarié n’a pu percevoir le moindre euro de participation sur les bénéfices, ceux-ci étant inexistants d’un point de vue comptable ». Selon les rapports d’expertise qu’ils ont diligentés, ces derniers « montrent un système de flux financiers qui circulent entre restaurants et maison mère de façon à affaiblir chacun de nos restaurants ».
Au final ? « pas de bénéfices, donc pas d’impôts sur les sociétés et pas de prime de participation pour les salariés », a indiqué à l’AFP le secrétaire général CGT McDonald’s Paris et Ile-de-France, Gilles Bombard. Retour au communiqué, qui précise encore : « l’excédent d’exploitation réalisé chaque année est de l’ordre de 20% du chiffre d’affaires en moyenne, mais chaque restaurant verse des redevances exorbitantes à une société défiscalisante basée au Luxembourg à hauteur de 22% du chiffre d’affaires en moyenne. Le bénéfice est donc impossible ».
Quant à l’autre volet de la plainte, il vise également les chefs de comptes inexacts, faux et usage de faux, et recel. Pour l’avocate Eva Joly, « ce mécanisme ne concerne pas que McDo Ouest Parisien mais toutes les filiales et tous les restaurants français ».