Les maux de dos pèsent 1 milliard d’euros sur les entreprises
La branche accidents du travail de l'Assurance maladie pointe un nombre croissant d'incidents liés au mal de dos, et logiquement un coût toujours plus haut pour les entreprises.
La branche Accident du Travail/Maladie professionnelles (AT-MP) de la Sécurité sociale publie mardi son bilan 2015. Avec la fréquence de plus en plus importantes des maux de dos, ou lombalgies, les répercussions économiques sur les entreprises vont également en s’intensifiant.
20% des maux de dos occasionnent un arrêt de travail
Pour la moitié des Français souffrant au moins une fois chaque année d’une crise de lombalgie, l’arrêt de travail est la prochaine étape dans 1 cas sur 5, 19,1% exactement. Dix ans en arrière, ce taux d’accidents du travail dus aux douleurs dorsales était bien inférieur, 13,2%.
Et pour l’AT-MP, la majorité d’entre elles sont “des lombalgies chroniques, avec des cas de hernies discales pouvant conduire à des interventions de chirurgie rachidienne avec des séquelles lourdes et des incapacités de travail”.
Un coût important pour les employeurs
Naturellement, le coût supporté par les entreprise gonfle et atteignait l’année dernière près d’1 milliard d’euros. Plus précisément, 580 millions d’euros concernent les indemnisations des séquelles, quand 300 millions sont dévolus aux indemnités journalières. Enfin, près de 120 millions d’euros sont liés à la prise en charge des soins. Ce chiffre global, d’après l’AT-MP, est équivalent “au montant de la facture de tous les troubles musculo-squelettiques (TMS) réunis”.
Dès lors, comment pallier ce fléau ? La branche AT-MP préconise de dépasser le duo classique prévention-formation. Elle souhaite collaborer avec l’Assurance-maladie, qui prend en charge 2 fois plus de lombalgies que la branche AT-MP, alors que les secteurs d’activité touchés sont strictement identiques. Ainsi, le BTP présente un risque très élevé, fort dans les secteurs agroalimentaire, transports énergie, et il augmente de 2.200 cas par an depuis 10 ans dans les services. En revanche, dans l’industrie, on recense 1.100 cas de moins par an.
La Sécurité sociale a déjà initié un travail de sensibilisation aux bonnes pratiques en direction des médecins généralistes. Une expérimentation est aussi en cours sur 70 patients pour encourager la reprise du travail, avec un retour à temps partiel au début et une évaluation mensuelle par le médecin du travail.