Marseille : Deux trafiquants de faux médicaments devant le tribunal
Deux personnes ayant participé activement à un réseau international de médicaments contrefaits sont jugées aujourd’hui à Marseille.
C’est à un réseau de trafic de faux médicaments d’envergure internationale qui participaient les deux personnes qui comparaissent aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Marseille. En 2007, cet homme et cette femme ont fait pénétrer sur le marché européen plus de quatre tonnes de médicaments contrefaits fabriqués en Chine.
Risque d’infarctus
Selon nos confrères du journal Le Monde, le réseau auquel ont participé Arnaud B. et Catherine K. a sévi pendant trois ans (de 2006 à 2009) et parvenait à introduire des médicaments falsifiés sur l’ensemble de l’Europe. Pendant les quatre premiers mois de 2007, ce sont donc 4 tonnes de faux Plavix (du laboratoire Sanofi-Aventis, indiqué dans la prévention des risques cardio-vasculaires) et de Zyprexa contrefait (du laboratoire Eli Lilly et prescrit contre la schizophrénie et les troubles bipolaires).
Ces faux médicaments proposaient une formule dépourvue de principe actif (ou celui-ci était sous-dosé). Ce principe actif était également parfois remplacé par du sucre, ce qui rendait les traitements totalement inefficaces. Concernant le Plavix, le risque pour les patients de faire un infarctus était considérable.
Les laboratoires partie civile
C’est en juin 2009 que 15000 boîtes de médicaments contrefaits ont été saisies à Genève. Un long travail d’enquête, dirigée par la juge d’instruction marseillaise Annaïck Le Goff, va finalement conduire à l’interpellation d’un entrepreneur chinois Kevin Xu qui gère une usine de production de médicaments qui fabrique de vrais traitements, mais qui servait également pour la production de contrefaçons. Dans l’ordinateur de l’entrepreneur chinois, les enquêteurs retrouveront le nom de Arnaud B, ressortissant français gérant d’une société offshore à l’île Maurice qui aurait généré 2,5 millions d’euros de bénéfice grâce à ce trafic.
Leurs formules ayant été contrefaites, les laboratoires Sanofi-Aventis et Eli Lilly se sont portés partie civile.