Maroc : contacts suspendus avec l’Union européenne
Suite à l'annulation fin 2015 d'un accord agricole décidé avec l'Union européenne, le gouvernement du Maroc a choisi de suspendre tout contact avec Bruxelles.
Dans un communiqué officiel diffusé lors du conseil des ministres, le Maroc a fait connaître sa décision de suspendre tout contact avec l’Union européenne. Rabat réagit ainsi suite à l’annulation, en décembre 2015 par la justice européenne, d’un accord agricole conclu entre le royaume avec l’UE en raison d’un agrément concernant également le Sahara occidental.
Partiellement rapporté par nos confrères des Échos, le document publié indique ainsi que “le gouvernement a réitéré son rejet catégorique de la décision de la justice européenne” et dénoncé son “caractère hautement politique” et “contraire au droit international”.
Union européenne : une volonté de rétablir le contact avec Maroc
La réponse de l’UE est intervenue vendredi par un communiqué rédigé par ses services extérieurs. On y apprend notamment que Bruxelles ne compte pas laisser la situation au point mort : “l’UE restera en relation avec les autorités marocaines dans les prochains jours. Nous sommes prêts à fournir les clarifications et assurances complémentaires pour répondre aux préoccupations du Maroc, afin que les contacts et la coopération puissent être pleinement rétablis dès que possible”.
Le Conseil de l’Union européenne fait appel de la décision de la CJUE
Pour rappel, l’accord décidé entre le Maroc et l’UE portait sur des mesures de libéralisation bilatérales en fait de produits agricoles et de la pêche. Un accord qui validait au passage son application au Sahara occidental, soit une ancienne colonie espagnole détenue par le Maroc mais que les indépendantistes du Polisario n’ont de cesse de revendiquer. Le 10 décembre dernier, estimant ne pas avoir, via cet accord, “les garanties nécessaires pour que les ressources de la région du Sahara profitent aux habitants locaux”, la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) l’aura ainsi annulé. Une décision qui, la semaine passée, a fait l’objet d’un appel par le Conseil de l’Union européenne. Pour le Polisario appelant à un Sahara occidental indépendant, les accords internationaux conclus par le Maroc violent le droit international lorsqu’ils concernent le Sahara occidental.