Marc Veyrat : jusqu’à 6 mois de prison avec sursis requis contre le chef étoilé
Accusé de plusieurs infractions à l'environnement, le chef étoilé Marc Veyrat risque depuis vendredi jusqu'à six mois de prison avec susis.
Marc Veyrat, chef cuisinier ayant notamment, et par deux fois, obtenu trois étoiles au Guide Michelin, est actuellement jugé devant le tribunal correctionnel d’Annecy (Haute-Savoie) pour plusieurs infractions à l’environnement qu’il aurait commises à Manigod. Le chef y avait ouvert un restaurant en septembre 2013, avant que l’établissement ne devienne la proie des flammes en mars dernier et que celles-ci ne le détruisent partiellement.
Il est reproché à Marc Veyrat d’avoir, entre 2012 et 2013, procédé à des travaux d’aménagement d’un parcours pédagogique estimés néfastes pour l’environnement. Des travaux, nous précise Le Parisien, réalisés au sein d’une zone naturelle protégée se situant juste à côté de son restaurant et de sa propriété familiale. À noter de même que plusieurs de ces opérations ont été effectuées sans autorisation ni permis de construire, amenant à la destruction de « 7.000 m2 de forêt et à l’assèchement d’une zone humide de près d’un hectare » située au-dessus de chez lui.
Jugé pour infractions à l’environnement, jusqu’à 6 mois de prison avec sursis requis contre Marc Veyrat
À la barre, Marc Veyrat n’a pas nié les faits qui lui étaient reprochés : « Je suis désolé de tout ce qui arrive. Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper, même moi. » Le chef étoile a reconnu « des erreurs fondamentales » et n’avoir pas pris le temps d’agir dans les règles, tout en se disant de « bonne foi » dans sa démarche : « Dans cette opération, j’ai tout mélangé. C’est le cœur qui a parlé. Il y avait des conditions à respecter et j’ai été trop vite. Je ne savais pas qu’il fallait un permis de construire pour ces constructions rudimentaires. »
Un jugement attendu pour être rendu le 18 décembre
Ignorant selon ses dires de la présence d’une zone humide, Marc Veyrat a assuré avoir « pris toutes les précautions d’usage pour ne pas porter atteinte à l’environnement ». Et si la commune de Manigod, qui s’est portée partie civile dans ce dossier, a déclaré « soutenir intellectuellement la démarche de M. Veyrat », elle ne se sent toutefois pas à cautionner « un projet qui porte atteinte à l’environnement ». La commune demande désormais la remise en état du site. Martine Imberton, vice-procureur de la République à Annecy, a requis entre quatre à six mois de prison avec sursis pour Marc Veyrat, assortis d’une amende de 100.000 euros. Le verdict de cette affaire est attendu pour être délivré le 18 décembre prochain.