Manger un aliment touché par une mouche, le risque de contracter moult bactéries
Si la précaution était jusqu'ici de mise, il est aujourd'hui encore plus déconseillé de consommer un aliment préalablement touché par une mouche, et ce pour la quantité plus importante de bactéries qu'elles transportent.
Tout contact avec une mouche peut être redouté en raison des microbes que ces insectes transportent. Quand cela arrive sur un aliment, la tentation de consommer ce dernier demeure si la mouche n’y est restée qu’un instant. Non seulement le temps n’est pas une donnée à considérer ici, mais l’on vient également d’apprendre que ces insectes renferment bien plus de bactéries qu’on pouvait le penser jusqu’ici.
Une étude internationale a ainsi été conduite sur le sujet par des chercheurs de l’université de Pennsylvanie (États-Unis), de l’université de technologie Nanyang (Singapour) et de l’université de Rio de Janeiro (Brésil). Les résultats de ces analyses sont récemment parus dans le journal Scientific Report.
Les mouches transportent plus de 300 types de bactéries différents
Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques se sont intéressés de près au microbiome de 116 mouches domestiques et mouches vertes et bleues (calliphoridae). Des insectes issus de différents milieux et évoluant dans trois continents différents.
Les mouches utilisent la matière organique en décomposition ou la matière fécale pour s’y nourrir, s’y reproduire et y pondre leurs œufs. Leurs ailes ainsi que leurs pattes recueillent alors plusieurs centaines de microbes. Il est apparu que la mouche domestique renfermait 351 types de bactéries différents, et la calliphoridae 316. Les mouches des champs apparaissent par ailleurs transporter moins de microbes que celles des villes.
Des risques d’ulcères et d’infections urinaires
Dans des propos traduits rapportés par Ouest-France, Stephan Schuster, directeur de recherche de l’université Nanyang, indique que ses collègues et lui ont « trouvé la plus grande diversité microbienne sur les pattes et les ailes des mouches. Cela suggère que les bactéries utilisent les mouches comme de vraies navettes aériennes. Il se peut que les bactéries survivent à leur voyage dans les airs, grandissent et s’étendent sur une nouvelle surface. »
Dr Donald Bryan, professeur de biotechnologie à l’université de Pennsylvanie, estime quant à lui que les autorités sanitaires n’ont pas été suffisamment prévenantes sur la question : « Nous pensons que nos conclusions démontrent un mécanisme de transmission des agents pathogènes qui a été négligé par les responsables de la santé publique jusqu’à maintenant. Et les mouches peuvent contribuer à la transmission rapide de ces agents pathogènes ».
En plus de la salmonelle et de l’E.coli, les mouches sont donc également à même de provoquer indirectement des ulcères à l’intestin (via la bactérie Helicobacter pylori) ainsi que des infections au niveau des voies urinaires (par l’action de la Proteus mirabilis).