Malgré l’interdiction, le broyage de poussins continuera en 2023 en France
À partir du 1er janvier 2023, l'interdiction du broyage des poussins mâles entrera en vigueur en France. Pourtant, les industriels vont pouvoir bénéficier de plusieurs exceptions.
C’était une petite victoire pour les associations de défense des animaux, mais la satisfaction a très vite laissé place à la déception. Ce 1er janvier 2023 entrera en effet en vigueur l’interdiction du broyage des poussins mâles.
Les industriels avaient en effet jusqu’à 31 décembre 2022 pour s’équiper de dispositifs permettant de sexer les poussins avant éclosion dans les couvoirs. Pourtant, cette interdiction ne sera pas si restrictive puisqu’elle comporte de nombreuses exceptions.
50 millions de poussins sacrifiés en France
En juillet 2021, tout le monde saluait donc le vote de l’interdiction du broyage du gazage des poussins mâles en France. Dans le pays, ce sont en effet 50 millions de poussins mâles (300 millions à l’échelle européenne) qui étaient sacrifiés de la sorte, car ils ne peuvent pas produire d’œuf.
Les autorités avaient alors voté l’obligation pour les industriels de s’équiper de machines d’ovo sexage, une méthode permettant de déterminer le sexe du poussin dans l’œuf et ainsi éviter le sacrifice de millions d’animaux.
Report et adaptation
Après un premier report pour une entrée en vigueur en janvier 2023 au lieu de 2022, les associations de protections des animaux dénoncent aujourd’hui les petites adaptations apportées au texte de loi qui la rendent beaucoup moins contraignante.
Comme déploré chez 30 Millions d’Amis par L214, plusieurs décrets ont été ajoutés permettant dans les faits de continuer à broyer les poussins mâles.
Dérogations et alimentation animale
En effet, les élevages de poules liés à l’industrie alimentaire pourront continuer le broyage contrairement aux élevages destinés à la production d’œuf. Aussi, un décret a été apporté pour autoriser le broyage des poussins mâles pour tout ce qui concerne la production d’alimentation animale.
Des petites adaptations qui pourraient permettre aux industriels de continuer à gazer ou broyer plus de 25 millions de poussins mâles par an en France. C’est sans compter sur le gazage ou le broyage de 14,5 millions de canetons femelles dans l’industrie du foie gras. Des femelles dont le foie ne permet pas une production conforme au standard du secteur.