Maladies infectieuses : l’OMS appelle à l’utilisation des seringues à injection unique
Dans les pays riches comme les pays pauvres, les contaminations par maladies infectieuses pourraient être largement réduites, selon l'OMS.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut, sinon en finir, lutter plus activement contre la contamination par des maladies infectieuses à travers le monde.
“Partout dans le monde, l’utilisation de la même seringue ou de la même aiguille pour faire des injections à plusieurs personnes contribue à la propagation d’un certain nombre de maladies infectieuses meurtrières”. Voici ce que dit l’OMS d’un fléau peu connu, dans un communiqué publié lundi 23 février.
Infections : généraliser l’usage des seringues uniques
A travers le globe, chaque année, ce sont 16 milliards d’injections qui sont pratiquées. L’OMS indique qu’en 2014, ce sont pas moins de 1,7 million d’individus qui se sont vus infectés par l’hépatite B, 315.000 par l’hépatite C ou encore près de 34.000 par le VIH. Dans ce dernier cas, il s’agissait de piqûres liées à la toxicomanie.
Ainsi, l’organisation mondiale a une préconisation simple : “Il faut non seulement utiliser les seringues à usage unique mais aussi réduire le nombre de piqûres superflues, pour réduire le risque d’infection”.
“Seringues intelligentes” : un problème de coût
Parmi ces milliards de piqûres, 90% sont liées à l’injection de médicaments, 5% à l’administration de vaccins et 5% à des transfusions sanguines. Seulement, comme le précise l’OMS, et dans de nombreux cas de figure, “les injections médicamenteuses ne sont pas nécessaires”.
Les raisons de ces actes non nécessaires sont assez simples : “L’une d’entre elles est que, dans beaucoup de pays, les gens s’attendent à ce qu’on leur fasse une injection et croient que c’est le traitement le plus efficace”, indique le Dr Edward Kelley, Directeur du Département de l’OMS Prestation de services et sécurité. “Une autre raison est que, pour beaucoup d’agents de santé des pays en développement, faire des injections à une clientèle privée est un moyen de compléter un salaire parfois insuffisant pour faire vivre leur famille”.
D’où l’exhortation de l’OMS à généraliser l’usage des seringues dites “intelligentes” d’ici à 2020. Seulement, quand des seringues non sécurisées, achetées par des organismes des Nations Unies, coûtent entre 0,03 et 0,04 dollars l’unité, les seringues à usage unique en valent le double. Un problème de taille pour les pays en voie de développement. D’où l’appel aux dons lancé par l’Organisation.