Maladie de Lyme : condamnée pour avoir usé d’un traitement alternatif
La cour d'appel de Colmar vient de condamner l'ex-gérante d'un laboratoire d'analyses biologiques pour "escroquerie", ainsi reconnue coupable d'avoir usé de méthodes alternatives dans le traitement de la maladie de Lyme.
Traiter la maladie de Lyme hors du circuit traditionnel n’est pas autorisé par la loi, et Viviane S. vient de subir le verdict punitif de la justice pour avoir usé de méthodes alternatives. En novembre 2014, cette ancienne gérante d’un laboratoire analyses biologiques avait été condamnée en premier instance.
Et mercredi, comme le rapportent nos confrères de Ouest-France, la cour d’appel de Colmar a confirmé la première décision rendue. Viviane S., 68 ans, a ainsi été condamnée à 9 mois de prison avec sursis pour “escroquerie” au préjudice de l’assurance maladie, un organisme auquel elle est désormais tenue de rembourser 280.000 euros.
Méthodes alternatives avec la maladie de Lyme : un pourvoi en cassation
On lui reproche plus spécifiquement d’avoir mis en place, et ce pendant de nombreuses années, un protocole de dépistage non homologué, quand bien même elle dénonçait l’efficacité toute relative des protocoles officiels qui, à ses yeux, ne peuvent déceler qu’un nombre réduit de malades.
La cour a de même estimé que puisque ne s’appuyant pas sur des méthodes officielles, la prévenue aurait pu soulager l’assurance maladie en faisant ainsi payer ses patients. Me Fouray, avocat de Viviane S., a déclaré que sa cliente, “amère”, a accueilli une décision “extrêmement décevante” qu’elle envisage maintenant de possiblement renverser par un pourvoi en cassation.
Une présidente d’association “scandalisée”
Marie-Claude Perrin, présidente de l’association “Lyme sans frontières”, s’est pour sa part dite “scandalisée” par cette nouvelle décision de justice, qui ne ferait que “durcir la position des associations, au lieu d’ouvrir le dialogue”.
On ajoutera que dans ce dossier, Viviane S. était poursuivie aux côtés du diplômé en pharmacie Bernard C., accusé d’avoir, avec “Tic Tox”, fabriqué et vendu un remède contre la maladie de Lyme dans un cadre officieux. Décédé quatre jours avant le verdict à l’age de 67 ans, la cour a constaté l’extinction de l’action publique à son égard.