Maladie de Lyme : 100 médecins tirent le signal d’alarme
Une centaine de médecin a signé une tribune publiée dans L’Obs pour demander au gouvernement de se mobiliser contre la maladie de Lyme.
Ils ont décidé d’agir. Une centaine de médecins viennent de diffuser un appel par le biais de l’Obs afin d’alerter les autorités et l’opinion sur la maladie de Lyme. Cette infection, transmise par les morsures de tiques, est selon eux largement sous diagnostiquée et très mal prise en charge en France.
Une urgence sanitaire
Les signataires, qui ont à leur tête le Pr Christian Péronne, chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches, il faut agir très rapidement, car « il y a urgence » alors que nous faisons face à « un déni de la maladie » en France.
« En Europe, les données publiées dans Eurosurveillance (2011) montrent jusqu’à 350 cas pour 100 000 habitants selon les pays (…) Une autre étude en cours basée sur le nombre de tiques infectées et la fréquence d’érythèmes migrants montre qu’un million de personnes supplémentaires sont touchées chaque année. Et, malgré cela, la France déclare 27 000 nouveaux cas par an ! C’est ridicule » déclare le Pr. Peronne dans L’Obs.
Les signataires déplorent également que « les patients atteints de maladies vectorielles à tiques sont renvoyés de service en service, traités pour des pathologies qui ne sont pas les leurs : fibromyalgie, sclérose en plaques, démence… » et le professeur Peronne ajoute « Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent. Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider […] C’est un scandale sanitaire ».
Un plan d’action contre la maladie de Lyme
250 patients s’apprêtent à déposer une plainte contre des laboratoires pharmaceutiques auxquels ils reprochent de commercialiser des tests qui n’ont pas permis de diagnostiquer la maladie.
De son côté, le gouvernement a annoncé fin-juin la mise en place d’un plan d’action national contre la maladie de Lyme qui devrait débuter en septembre. Un premier pas timide, juge le Pr. Peronne, qui rappelle que les précédentes réunions avec les autorités sanitaires n’ont abouti qu’à un nouveau déni de la maladie.