Lyon : un fiché S accusé de vouloir créer une “psychose” pour avoir déposé des baguettes dans une église
Accusé d'avoir voulu créer une "psychose" en déposant des baguettes de pain dans une église lyonnaise, un fiché S poursuivi "pour violences volontaires avec préméditation, sans ITT" a finalement été relaxé par la justice.
Les faits remontent au 17 juillet dernier et se sont produits dans la Ve arrondissement de Lyon. Alors qu’il avait été assigné à résidence depuis le 15 novembre dernier, soit quelques jours après les attentats de Paris, un homme d’une trentaine d’années et fiché S pour radicalisation passe non loin de la cathédrale Saint-Jean.
C’est alors que ses yeux se posent sur un sac de baguettes de pain visiblement laissé à l’abandon. Et dans le double but, selon ses dires, d’éviter “un gâchis” et de “faire profiter tout le monde du pain”, il décide de pénétrer à l’intérieur de l’église à la recherche d’un prêtre, en vain. L’homme choisit alors de faire rentrer le sac de baguettes “pour que tout le monde puisse se servir”, et de ressortir ensuite de la cathédrale.
Un fiché S relaxé après avoir amené des baguettes dans une église
La scène, nous rapporte le Midi Libre, a été filmée par une caméra de surveillance. Trois jours plus tard, elle est signalée aux autorités. Lundi, l’homme de 32 ans était jugé en comparution immédiate pour “pour violences volontaires avec préméditation, sans ITT”.
Pour la représentante du parquet, le geste du trentenaire avait une consonance forcément interpellante en raison des récents drames nationaux : “On n’est pas dans un contexte normal mais en état d’urgence”. Pour appuyer la piste d’une action malintentionnée, seront de même évoquée l’opacité du sac de baguettes ainsi que la tenue vestimentaire “particulière” (un qamis) de l’homme.
Des passants n’ayant pas cédé à la panique
Alors que la vidéo montrait des passants ne cédant pas à un mouvement de panique, la représentante du parquet a estimé que “peut-être que les gens ont trouvé ridicule de céder à la psychose”. Le parquet, considérant pour sa part que “la justice ne cède pas à la psychose mais se doit de sanctionner ceux qui la propagent”, requerra une peine d’un an de prison pour le prévenu.
Une condamnation assortie d’un sursis de mise à l’épreuve de six mois ainsi que d’une interdiction de pénétrer dans tout lieu de culte. Au final, c’est l’avocat du trentenaire, Me Courtin, qui a obtenu gain de cause en gagnant ainsi la relaxe qu’il avait demandée pour son client.