Lutte contre le terrorisme : Amnesty International s’inquiète du chemin “dangereux” pris par l’Europe
Lors d'une conférence de presse parisienne, Amnesty International a délivré le constat d'une Europe empruntant un chemin "dangereux" en réponse aux attentats ayant durement frappé le Vieux Continent ces dernières années.
Mardi, l’ONGI Amnesty International tenait une conférence de presse à Paris où auront été délivrées les conclusions d’une enquête de deux ans portée sur l’évolution de la législation au sein de quatorze pays membres de l’Union européenne (UE).
Des lois prises en réponse aux attentats perpétrés sur le territoire européen depuis plusieurs années. Cité par nos confrères du Monde, le directeur Europe et Asie centrale d’Amnesty John Dalhuisen estime que la lutte contre le terrorisme telle qu’actuellement menée pose problème au niveau du respect humain : “On est en train de démanteler pierre par pierre tout l’édifice de protection des droits de l’Homme qui a été bâti depuis la seconde guerre mondiale”.
Amnesty dénonce une “avalanche de lois” post-attentats
Et d’affirmer ainsi que le rapport d’enquête a révélé une “avalanche de lois […] adoptées à un rythme effréné” et ayant “sapé les libertés fondamentales”.
Pour Amnesty International, “l’idée selon laquelle le rôle du gouvernement est d’assurer la sécurité afin que la population puisse jouir de ses droits a laissé la place à l’idée que les gouvernements doivent restreindre les droits pour assurer la sécurité”. Un chemin emprunté par les pays d’Europe que l’ONGI estime “dangereux” au vu de ce qu’il implique.
Royaume-Uni : “des pouvoirs de surveillance” ultra-radicaux
L’enquête rapporte l’exemple du Royaume-Uni qui, en dépit d’une législation renforcée notamment depuis les attentats du métro de Londres en 2005, a suivi ses collègues européens dans la file de la réponse sécuritaire. Ainsi, depuis novembre dernier, une loi validée par le Parlement britannique “instaure des pouvoirs de surveillance parmi les plus radicaux de l’Union européenne, et même du monde”.
Amnesty International juge cette loi “dénuée de mécanisme de contrôle indépendant délivrant les autorisations”. On rappellera la différence de la loi française de 2015 sur le renseignement qui, même après avoir elle aussi été sous le feu de l’ONGI, offre pourtant ces fameux mécanismes de contrôle.