Lourde amende infligée par l’AMF à la maison mère de Casino

Photo d'illustration. Une enseigne Casino. Capture écran Google Maps
L’Autorité des marchés financiers reprochait à Rallye et à son directeur général la diffusion à 11 reprises “d'informations fausses ou trompeuses”.
Lundi 11 septembre, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé avoir infligé une amende de 25 millions d’euros à Rallye, maison mère du distributeur Casino.
Une amende “pour avoir diffusé des informations fausses ou trompeuses susceptibles de fixer le cours du titre Rallye à un niveau anormal ou artificiel”.
Un million d’euros pour son DG
À cette amende s’ajoute une autre, cette fois d’un montant de 1 million d’euros, à Franck Attab, directeur général reconnu responsable dans cette manipulation de marché.
Ainsi à 11 reprises, entre le 8 mars 2018 et le 15 mai 2019, ont été diffusées “des informations fausses ou trompeuses sur la situation financière de Rallye” dans 14 supports de communication, lesquelles ont pu faire monter artificiellement le cours de Bourse de Casino.
Une image plus favorable que réellement
Dans son communiqué, le gendarme financier que les informations en question étaient relatives aux résultats annuels 2017, mais aussi ceux du premier semestre et annuels 2018. Elles “donnaient aux investisseurs une image de sa situation de liquidité plus favorable qu’elle ne l’était réellement”.
Et les informations donnaient l’impression que la situation était “‘solide’ ou ‘très solide'”.
“Une dissimulation inédite”
À titre d’exemple, fin 2017, Rallye disposait selon l’AMF de lignes de crédit d’un montant disponible de 1,325 milliard d’euros, et non de 1,745 milliard comme l’affirmait la communication du groupe. Et le cours en Bourse a évolué “à un niveau supérieur à ce qu’il aurait été en présence d’une information exacte et non trompeuse”.
Au mois de juillet dernier, la représentante du collège de l’AMF Anne-Claire Hercot-Le Bihan avait dénoncé “une dissimulation inédite” et demandé “une sanction exemplaire”.
Le groupe Casino tente depuis plusieurs semaines de survivre à des dettes colossales. Sa capitalisation boursière atteignait 240 millions d’euros lundi soir, contre 10,95 milliards d’euros à la mi-2014. Un accord de principe de restructuration financière restant à finaliser a été conclu avec ses repreneurs, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, le fonds Attestor ainsi que ses créanciers-clefs.