L’orthographe et les Français : « je t’aime moi non plus »
D'après le baromètre Voltaire, les Français maîtrisent de moins en moins leur langue, que ce soit à l'école ou au travail. Un désamour qui touche surtout les hommes.
Le Projet Voltaire est un service en ligne personnalisé de remise à niveau en orthographe. Depuis sa création en 2008, pas moins de 2 millions de Français ont utilisé ce service pour s’entraîner et parfaire leur niveau en orthographe. Une très vaste base de données qui a servi à l’élaboration des résultats de cette enquête.
Jeudi, Le Parisien/Aujourd’hui en France publie donc le premier baromètre Voltaire, qui dresse un portrait, selon la zone géographique, le sexe et le contexte, de notre niveau dans cette discipline.
Le niveau en orthographe baisse en France
Que ressort-il de l’étude ? Du collège à l’entreprise, l’art de l’orthographe est globalement en baisse. Parmi tous les utilisateurs du service, seuls 45% maîtrisent les 84 règles de référence, contre une très légère majorité (51%) en 2010. Il convient toutefois de préciser qu’il y a 5 ans, le panel étudié était moins important.
Concernant les fautes le plus fréquemment relevées, figurent les redoutables participes passés, aux côtés desquels on trouve les pronoms personnels et l’usage du conditionnel.
Où sont les meilleurs élèves ?
Mais l’orthographe n’est pas pratiquée aussi rigoureusement dans toutes les régions. Ainsi, Languedoc-Roussillon, Bourgogne et Midi-Pyrénées forment le peloton de tête des meilleurs élèves en la matière. A l’inverse, dans le fond de la classe française, l’on trouve la Picardie, l’Alsace et la Franche-Comté. Concernant la répartition par sexe, bravo mesdames, vous surclassez les hommes en maîtrisant 48% des règles de référence, contre 43% pour ces messieurs.
Selon Danièle Manesse, professeur des sciences du langage à la Sorbonne nouvelle à qui Le Parisien a posé la question de la responsabilité de la baisse du niveau, l’Education nationale n’est pas à blâmer : « On a demandé à l’école primaire de plus en plus de choses, d’initier à l’informatique, d’enseigner les langues étrangères. Toutes ces charges supplémentaires, ça fait du temps en moins pour les fondamentaux ».
Les textos ? La spécialiste n’est pas convaincue par cette théorie, indiquant que les jeunes « ne mélangent pas les situations ».