Dans l’océan indien, l’île Tromelin reste (pour le moment) française
Il est perdue au beau milieu de l'océan indien, ce petit bout de terre français. Mais il est aussi revendiqué par l'Île Maurice.
Au large de Madagascar, un îlot inhospitalier d’1 kilomètre carré. L’île Tromelin devait faire l’objet d’un accord de cogestion entre la France et l’île Maurice, qui la revendique depuis 1976.
Mais devant la fronde de quelques parlementaires de tous bords, cet accord n’a pas été ratifié.
Un “confetti” à l’histoire tumultueuse
C’est en 1722 que ce petit territoire est découvert par un navigateur français. Actuellement rattaché à l’administration des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), il couvre 280.000 km carrés de domaine maritime. Et c’est cette couverture qui est convoitée, bien plus que l’île en elle-même qui n’est visitée que par quelques météorologues.
Entre l’île Maurice et la France, la question de la souveraineté de Tromelin a fait l’objet de négociations pendant au moins deux décennies. En 2010, un accord de cogestion économique, scientifique et environnementale était finalement trouvé, et signé. Il avait été ensuite adopté au Sénat deux ans plus tard, puis en commission à l’Assemblée au printemps 2013. Mais le texte avait déjà été retiré de l’ordre du jour de la séance publique en 2013. En cause, un député du Tarn ayant critiqué un abandon de souveraineté.
Le texte à nouveau retiré
Rebelote mardi donc, quand André Vallini, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, annonce le retrait du texte dans une logique d’apaisement. Car le sort de l’île avait ému plusieurs parlementaires, au premier rang desquels les députés Philippe Folliot (UDI), Gilbert Le Bris (PS) et Laurent Furst (LR), lesquels avaient initié une pétition afin de demander qu’elle reste française. Ils ont indiqué dans un communiqué commun que le gouvernement avait ainsi “fait preuve de sagesse”. Pour le Front national, “Les patriotes ont fait reculer le gouvernement !”, qualifiant cet accord de cogestion de “funeste”.
Mais cet accord pourrait n’être que simplement repoussé. Car selon une source diplomatique, citée par l’AFP, “On préfère ne pas prendre de risques et faire ratifier cet accord” à l’occasion de la prochaine législature. Pour elle, les différents groupes politiques n’auront alors “plus d’intérêt à faire monter cette mayonnaise”.