Lille : Enceinte de 4 mois, elle est avortée par erreur
Le procès doit déterminer la responsabilité de l’hôpital de Lille où la jeune femme a subi par erreur une IVG alors qu’elle était enceinte de 4 mois.
6 ans après, la douleur psychologique est toujours vive pour Zahra. À l’époque âgée de 28 ans, la jeune femme se rend le 9 mai 2011 l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Lille, pour subir une opération lui permettant de mener au mieux une grossesse délicate débutée 4 mois auparavant.
Mais la sage-femme stagiaire lui prescrira par erreur un médicament abortif destiné à sa voisine de chambre. Depuis mercredi la sixième chambre correctionnelle de Lille juge à nouveau cette affaire délicate afin de déterminer la responsabilité de l’établissement de soins.
Une IVG destinée à sa voisine de chambre
Zahra s’est confiée à nos confrères de l’Express. Alors que la jeune femme vient pour un cerclage du col de l’utérus qui lui permettra de limiter certains risques liés à sa grossesse, elle est placée dans la même chambre qu’une autre femme venue pour subir une interruption volontaire de grossesse.
Une sage-femme stagiaire entre alors dans la chambre et sans demander le nom des patientes, administre un comprimé dans le vagin de Zahra qui sera très rapidement pris de contractions et de douleurs aiguës. La jeune femme alerte les médecins qui ne s’inquiètent pas de la situation dans un premier temps.
Elle se réveille et apprend la perte de son enfant
Zahra sera finalement amenée au bloc pour subir l’intervention pour laquelle elle avait été hospitalisée, mais, à son réveil, on lui apprend qu’elle a perdu son enfant et qu’un « curetage » a été effectué.
Passé le premier choc, la jeune femme décidera de porter plainte contre l’établissement avec son époux. Le début d’un long combat judiciaire. En septembre 2016, le tribunal de grande instance de Lille avait d’abord condamné l’hôpital à verser au couple 53 935 euros d’indemnisations. Le groupement des hôpitaux catholiques de Lille (GHICL), qui avait avoué son erreur et présenté ses excuses à la télévision, avait fait appel et avait vu cette somme réduite de moitié.
Cette fois, c’est le volet pénal de l’affaire qui est étudié par les juges. L’infirmière en charge de Zahra et la sage-femme stagiaire sont poursuivies « pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) supérieure à trois mois ». Le couple cherche avant tout à comprendre comment une telle erreur a pu arriver et que l’hôpital soit reconnu pénalement responsable.