L’IA devait accroître la productivité, mais le phénomène du « workslop » freine ses effets

Image d'illustration. IAADN
Alors que l’intelligence artificielle promettait des gains d’efficacité au travail, un récent rapport met en lumière un effet inverse : la multiplication de tâches inutiles, surnommée « workslop », freine la productivité attendue dans de nombreux secteurs.
Tl;dr
- Le « workslop » désigne le flot de contenus médiocres produits par l’IA dans les entreprises, nécessitant souvent des corrections humaines.
- L’IA, malgré sa rapidité, génère des erreurs fréquentes et des tâches répétitives, réduisant l’efficacité réelle et la qualité perçue.
- Pour rester utile, l’IA doit être utilisée de manière critique, comme outil d’appoint et non comme substitut complet au savoir-faire humain.
La montée silencieuse du « workslop » généré par l’IA
Dans un paysage où l’intelligence artificielle s’impose dans les entreprises, une réalité se dessine : loin de tenir toutes ses promesses, elle inonde désormais les organisations de contenus médiocres. Le phénomène, baptisé par la Harvard Business Review sous le terme de « workslop », désigne ce flot d’informations produites en masse, mais dénuées de réelle valeur ajoutée. Ce n’est plus seulement une question d’« IA slop », ces contenus générés et relayés à grande échelle sur les réseaux sociaux ; il s’agit ici de rapports bâclés, documents inconsistants ou présentations standardisées qui demandent des heures de correction humaine.
Derrière le mirage de la productivité
Si tant d’entreprises misent aujourd’hui sur ces outils, c’est avant tout pour accélérer leur rythme. Or, la rapidité ne rime pas toujours avec efficacité. Selon une étude relayée récemment – et il faut bien l’admettre, cela interpelle –, ChatGPT se tromperait environ une fois sur quatre. Face à un tel taux d’erreur, difficile d’ignorer que bon nombre d’utilisateurs se retrouvent à passer autant – sinon plus – de temps à reprendre le travail généré qu’à en créer eux-mêmes. Pourquoi persister ? Tout simplement parce que produire via l’IA coûte peu, et qu’on accepte alors des résultats jugés « suffisants ». La conséquence ? Un glissement progressif vers des tâches répétitives et peu gratifiantes.
Quand l’IA devient piège plutôt qu’alliée
On pourrait penser que seuls les utilisateurs directs sont concernés. En réalité, chacun subit déjà les effets indirects de ce raz-de-marée numérique : baisse de confiance dans les livrables professionnels, perte de temps devant des contenus inutiles ou erronés… voire frustration quand il faut « surveiller » ou rectifier sans cesse le travail automatisé. Voici ce que cela implique concrètement au quotidien :
- Missions rallongées par la nécessité de corriger l’IA.
- Diminution de la qualité perçue auprès des clients ou collègues.
- Croissance invisible des coûts cachés liés à ces révisions.
Savoir tirer parti de l’intelligence artificielle
Faut-il alors abandonner totalement l’apport potentiel de l’IA ? Ce serait hâtif. Elle peut encore soutenir efficacement la productivité… à condition d’être utilisée à bon escient. Considérez-la comme un outil pour amorcer vos idées ou esquisser un brouillon – jamais comme un remplaçant complet du savoir-faire humain. Il s’agit donc d’adopter une posture critique face aux solutions automatiques et d’éviter le piège du « tout IA ». Finalement, ce qui fait la différence demeure notre capacité à choisir judicieusement comment et pourquoi intégrer ces technologies dans nos routines professionnelles.