L’hyperthymésie, ou quand la mémoire ne défaillit quasiment jamais
Si elle se traduit par une mémoire de tous les instants, l'hyperthymésie demeure une forme pathologique de l'hypermnésie empêchant les patients concernés de faire abstraction de certains de leurs souvenirs.
On estime que seule une poignée de personnes dans le monde est atteinte de ce syndrome hyperthymésique simplement appelé hyperthymésie. Il s’agit d’une forme pathologique de l’hypermnésie attribuant au patient la faculté de se souvenir de pratiquement chaque épisode de sa vie.
Joey DeGrandis est un Américain de 33 ans vivant avec une hyperthymésie. Dans un entretien récemment accordé à Time Health et rapporté en français par News Santé, il raconte son parcours et sa manière de considérer son syndrome au quotidien. C’est alors qu’il est âgé de 10 ans environ que ses parents lui détectent une mémoire atypique. Joey venait ainsi de se rappeler de la date précise d’un évènement s’étant déroulé plusieurs années auparavant.
Enfant, il donnait les dates exactes d’évènements passés
C’est durant la même année qu’il impressionne également ses camarades d’école, au cours d’un spectacle de magie où il parvient à donner là aussi la datation exacte d’évènements qu’on lui proposait. À cette époque, Joey et ses proches ne semblent pas voir cette faculté comme une tare, au contraire.
À 26 ans, il découvre l’hyperthymésie dans un reportage où il apprend de même qu’il n’est pas la seule personne à disposer d’une mémoire quasi-infaillible. Joey fait ensuite le choix d’aller rencontrer James McGaugh, le médecin vu dans ce reportage et qui va lui confirmer après examen qu’il est bien atteint d’hyperthymésie.
Atteint d’hyperthymésie, il met son cerveau à disposition de la science
À l’heure actuelle, Joey semble arriver à gérer son syndrome, quand bien même il se veut plus sensible aux évènements négatifs : “Je me considère chanceux d’avoir eu une belle vie, j’ai donc beaucoup de souvenirs heureux, chaleureux. Mais j’ai tendance à m’attarder sur des choses plus longues que la moyenne des gens, et quand quelque chose de douloureux se produit, comme une rupture ou la perte d’un membre de la famille, je n’oublie pas ces sentiments”.
Cet homme a pris la décision de mettre son cerveau au profit de la science, alors que des études continuent d’être menées pour comprendre le mécanisme de l’hyperthymésie. On pense déjà savoir que les patients seraient victimes de troubles obsessionnels leur demandant de fournir des efforts “intenses, ciblés et parfois soutenus”.