Val d’Isère : L’ex-PDG de l’Oréal fait fermer un snack à cause de l’odeur
Le tribunal d’Albertville a ordonné la fermeture d’un snack dont les odeurs de fritures incommodaient l’ex-PDG de L’Oréal.
Oui, une simple odeur de frite peut être à l’origine d’une bataille juridique de plusieurs années. En effet, dans la station de ski de Val d’Isère se jouait depuis 2008 un feuilleton juridique opposant Lindsay Owen-Jones, PDG du groupe L’Oréal de 1988 à 2006, à la gérante du snack « La Cabane ».
L’objet du conflit ? L’odeur de friture qui perturbait les séjours de M. Owen-Jones qui possède un appartement situé juste au-dessus du restaurant. Au terme de 7 ans de procédure, le tribunal d’Albertville vient d’ordonner la fermeture de l’établissement ce mardi 24 mars 2015.
L’ancien PDG contre la baraque à frite
Non, ce n’est pas le titre d’une fable des temps modernes ! La justice vient donc de rendre son verdict dans ce que Valérie Maertens, gérante de « La Cabane », décrivait comme « le combat de David contre Goliath ». La gérante a maintenant deux mois pour fermer son établissement et faire démolir l’extension de la terrasse du restaurant.
Selon elle, la décision est difficilement explicable et elle raconte : « Ils avaient été déboutés plusieurs fois devant le tribunal administratif, ils avaient même fait des constats d’huissier pour le bruit et l’odeur, sans pouvoir amener de preuves, et pourtant ils ont gagné ! »
Une lutte à armes inégales
Selon Me François Bern, avocat de Valérie Maertens, il est « hautement prévisible » que sa cliente fasse appel de cette décision. Cette dernière précise « je n’entends pas arrêter la bataille maintenant. Je n’ai pas envie de me laisser faire par un gars qui vient trois jours par an dans la station ! »
Plus que contre un seul homme, Valérie Maertens doit faire face à la plainte d’un collectif de propriétaires composé non seulement de Lindsay Owen-Jones, mais également d’un notaire ou encore de gestionnaires de fonds d’investissement. Selon Me Laure Sauthier, avocate des plaignants, la plainte est fondée et n’est pas menée “par simple coquetterie”. « La Cabane » serait en effet érigée sur une zone non constructible, sans déclaration d’ouverture et au mépris des règles sanitaires selon le collectif de plaignants.