L’Etat va indemniser une victime d’essais nucléaires
Un ancien technicien qui a développé deux cancers dus aux essais nucléaires, devrait recevoir une indemnisation de l'Etat.
Près de vingt ans après, les essais nucléaires ont fait toujours autant de dégâts en Polynésie française. En 1996, l’armée française avait procédé à 138 essais d’armes nucléaires dans la région, au grand dam des habitants et des écologistes, mais aussi à ceux qui travaillaient pour le gouvernement à cette époque.
C’est le cas de Daniel Grossat, 72 ans, qui souffre d’un cancer depuis 1993. A l’époque, il travaillait en Polynésie comme technicien pour le ministère de la Défense, et aurait contracté un cancer du cerveau et du système nerveux central qui l’aurait rendu tétraplégique. Lors d’une audience, le tribunal de Bordeaux a réclamé l’indemnisation de Daniel Grossat. Le ministère de la Défense étant alors sommé de “faire une proposition d’indemnisation”.
Essais nucléaires : la famille également touchée par les radiations
Lors d’une audience en appel, l’avocate de Daniel Grossat, Me Cécile Labrunie a expliqué que l’ancien technicien avait dû se déplacer sur plusieurs îles et avait absorbé des particules radioactives à l’origine de ses deux cancers. Le rapporteur public s’était dit favorable à une indemnisation après examen du dossier.
Résidant à l’époque à Papeete à Tahiti, la famille de Daniel Grossat a également été touchée par ses radiations avec des retombées de nuages nucléaires. La fille de Daniel Grossat souffrant également d’un cancer bronchio-alvéolaire.
850 dossiers de victimes de radiations
Le cas de Daniel Grossat est loin d’être le seul. Selon CIVEN (comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires), près de 850 dossiers ont été déposés, mais très peu ont reçu une indemnisation. En janvier dernier, neuf vétérans irradiés lors des essais nucléaires menés dans le Sahara algérien et en Polynésie avaient déjà obtenu devant la cour d’appel administrative de Bordeaux d’être indemnisés par l’Etat. D’autres sont décédés avant que leur dossier puisse être examinés.