L’espadon de Méditerrannée protégé dès 2017 par des quotas
Afin de sauver l'espèce victime de surpêche, une cinquantaine de pays ont décidé l'instauration de quotas.
La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta) s’est réunie au Portugal pendant une semaine afin de fixer des quotas permettant de préserver l’espadon méditerranéen. C’est la première fois que l’espèce fait l’objet d’une mesure de protection.
Espadon : un quota de pêche réduit de 3% par an
Pour l’année prochaine, ce quota a été fixé à 10.500 tonnes, l’équivalent du volume actuellement prélevé. Mais à partir de 2018 et jusqu’à 2022, ce nombre sera réduit de 3% par an, dans le cadre d’un plan de reconstitution sur 15 ans (2017-2031) de sa population. Dans 2 ans, à la suite d’une expertise scientifique, ce quota fera l’objet d’un nouvel examen.
Pour l’Union européenne, qui est à l’initiative de cette mesure, il s’agit d’“un pas décisif vers la préservation du stock”.
Une population qui a chuté en 30 ans
Selon certaines ONG de protection de l’environnement, 3 décennies ont suffi à faire tomber le nombre d’espadons de 70%. Majoritairement prélevés avant l’âge de 3 ans, ils n’ont en toute logique pas le temps de se reproduire. Si les organisations se disent satisfaites de l’instauration de ce quota, la baisse de 3% par an à partir de 2018 est jugée “très faible” par Alessandro Buzzi (WWF). “A l’évidence, c’est un compromis pour parvenir au consensus, sinon la proposition était trop difficile à faire adopter par tous les membres”, ajoute-t-il.
Lasse Gustavsson, directeur exécutif pour l’Europe de l’ONG Oceana, va plus loin : “A l’occasion de la Journée Mondiale des Pêches, nous aurions espéré un plan de crise plus ambitieux, (il) est trop limité, trop loin des avis scientifiques et met encore le stock en péril”.